Le classement Maclean’s des universités est biaisé et désuet

2015/11/09 | Par FQPPU

La Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU) dénonce depuis longtemps l’obsession des classements qui s’empare annuellement du milieu universitaire.

Le récent classement Maclean’s contribue comme ses semblables à alimenter ce potinage automnal à partir d’une démarche biaisée et désuète. Axés exclusivement sur la recherche et la réputation, ces classements dressent un portrait bien incomplet du travail des universités québécoises, notamment sur le plan de l’enseignement et du service à la collectivité.
 
La FQPPU développe actuellement avec le chercheur Jocelyn Caron une classification scientifique des universités s’inspirant des critères de la prestigieuse Fondation Carnegie. « Ce qui ressort de notre travail jusqu’ici est que, si les universités québécoises peuvent évidemment être catégorisées en fonction de leurs particularités, il faut se baser sur des critères éminemment subjectifs pour parvenir à les classer hiérarchiquement », mentionne celui-ci.
 
Martin Maltais, président du Comité sur le financement des universités de la FQPPU, a constaté les mêmes lacunes lors du dévoilement du classement Times Higher Education (THE) à Melbourne au mois d’octobre dernier. « Même l’éditeur du THE, Phil Baty, admet que la manière actuelle d’effectuer des classements a de sérieuses limites et que les éditions spéciales sur le sujet ont désormais surtout une visée commerciale ».
 
Jean-Marie Lafortune, président de la FQPPU, invitait récemment la communauté universitaire à se recentrer. « Plutôt que de trouver ce qui nous différencie, nous devrions nous unir pour dénoncer les politiques du gouvernement du Québec qui affectent la qualité et l’accessibilité de nos universités », soulignait-il le 17 septembre.

En période d'austérité, la FQPPU croit fermement qu’il est préférable de réfléchir aux modes de collaboration et d’agir dans une perspective de complémentarité plutôt que de verser dans une logique de compétition malsaine.
 
Depuis 1991, la FQPPU représente les professeures et professeurs des universités québécoises sur la scène nationale et internationale.