Risque nucléaire COP 21

2015/12/10 | Par Pierre Jasmin

L’auteur est vice-président Artistes pour la Paix

Reconduit pour deux ans (1er décembre 2015) dans ses mandats aux exécutifs de Pugwash Canada et du Réseau canadien pour l’abolition de l’arme nucléaire

Un grand absent des travaux de la COP21 : le risque que font courir les armes nucléaires à la planète !

Risque pour demain d’un « hiver nucléaire » en cas d’utilisation, même limitée, de ces armes de destruction massive.

Impact environnemental actuel lié à la préparation de ces armes, aux essais nucléaires et à leur modernisation en cours.

Avec rien que pour la France, des zones rendues inutilisables au Sahara comme en Polynésie ou des quantités non négligeables de matériaux radioactifs, suite aux essais souterrains, enfermés dans des tunnels où des failles ont déjà été repérées.

Des radionucléides sont présents dans l’air, suite aux essais atmosphériques. Il y a aussi des territoires confisqués en France (Valduc, l’île Longue…). Des matières nucléaires qui circulent entre les différents lieux de fabrication et les bases militaires. Les déchets d’origine militaire sont estimés à 9 % du total des déchets nucléaires par l’Andra…

Le réchauffement climatique ne doit pas être vu seulement comme une contrainte supplémentaire venant peser sur les capacités opérationnelles des forces militaires ou sur les « choix futurs de renouvellement des composantes de la dissuasion » comme le craignent certains députés*. Mais comme un « multiplicateur de menaces » et un — ultime ? — signal d’alerte pour engager le processus visant à diminuer l’état de dangerosité que ces armes vont exercer sur les conflits à venir. Le Groupe de travail décidé par l’ONU (voir p. 3) est, à ce titre, une opportunité que la France doit saisir sans faux-semblant.

Jean-Marie Collin & Patrice Bouveret

 

*Rapport n° 4415 des députés Schneider et Tourtelier, 2012, p. 60 : 
http://www.assemblee-nationale.fr/13/europe/rap-info/i4415.as