14 façons de lutter contre l’itinérance et la précarité du logement

2016/02/19 | Par Shannon Franssen

L’auteure est coordonnatrice de Solidarité Saint-Henri

Des acteurs communautaires, municipaux et institutionnels de la Petite-Bourgogne, Pointe-Saint-Charles, Saint-Henri, Verdun et Ville-Émard/Côte-Saint-Paul sont fiers de dévoiler 14 pistes d’action concrètes pour agir sur l’itinérance et la précarité du logement.

Ces pistes d’actions ont été élaborées au cours d’un forum réunissant 130 personnes le 22 octobre 2015 au Comité d'éducation aux adultes de la Petite-Bourgogne et Saint-Henri (CÉDA). Ce forum était le point culminant d’une démarche de mobilisation déployée par des acteurs locaux, démarche qui a débuté en 2014 et qui se poursuit aujourd’hui.

 

Des solutions par et pour nos quartiers

Certaines actions, comme la mise en place d’un point d’accès à la carte d’assurance maladie dans le Sud-Ouest de Montréal, sont envisageables dans un avenir rapproché. « Sans carte d’assurance maladie, il est extrêmement difficile d’avoir accès aux services qui permettent de se sortir d’un cycle de précarité et d’itinérance. Par contre, essayez d’obtenir cette carte lorsque vous n’avez pas votre certificat de naissance. C’est un infernal labyrinthe bureaucratique », affirme Dave Blondeau, coordonnateur clinique de l’organisme Travail de rue et action communautaire (TRAC).

Avec la coopération du milieu institutionnel, il est possible de faciliter grandement ce processus et ce, à peu de frais. Il s’agit d’une façon très concrète d’agir pour soutenir les personnes en situation précaire. 

 

Une itinérance cachée

L’activité de dénombrement menée par la Ville de Montréal en 2015 révèle la présence de 20 personnes itinérantes dans Le Sud-Ouest et de 13 à Verdun.  Ces résultats ne font aucunement écho à l’expérience quotidienne des groupes communautaires qui constatent plutôt un accroissement de la précarité chez leurs membres et usagers.

Les organismes locaux constatent une précarité résidentielle liée au processus de gentrification de nos territoires.

« Il est de plus en plus difficile pour les personnes et les familles à faible revenu de se trouver un logement adéquat et abordable. Ceci amène certains de nos concitoyens à vivre des épisodes d'itinérance, parfois de façon visible, mais aussi souvent cachée »,    constate Anne-Marie Dupuis, directrice de l’Auberge communautaire du Sud-Ouest.

 

Précarité du logement et itinérance, les revers de la même médaille

Pour agir contre l’itinérance, il est impératif d’agir sur la précarité des conditions de logement. Les groupes communautaires et institutionnels impliqués dans cette démarche tracent un lien très clair entre l’itinérance et les problèmes de logement vécus dans nos quartiers respectifs. Les 14 pistes d’action présentées aujourd’hui s’attaquent de front à ces deux problématiques étroitement liées. Elles sont disponibles ici : www.precaire.org