Révision du Programme de travailleurs étrangers

2016/02/26 | Par CDTTMC

La Coalition pour les droits des travailleurs et travailleuses migrantes du Canada (CDTTMC), l’organe représentatif des travailleurs et travailleuses migrantes du pays demandent de mettre fin à la pratique discriminatoire de lier des travailleurs et travailleuses migrantes à des employeurs spécifiques et à faire la transition vers le statut d’immigration permanent à l’arrivée pour tous les travailleurs migrants et toutes les travailleuses migrantes.

Avec une adhésion dans six provinces, la CDTTMC est une coalition d’organisations repréasentant des groupes de travailleurs et travailleuses Canadiennes nées et migrantes d’un océan à un autre, visant à améliorer les conditions de travail pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses.

La CDTTMC croit que la révision du programme doit se traduire par une amélioration des conditions de vie et des conditions de travail pour les Travailleurs agricoles saisonniers ainsi que d’autres travailleurs étrangers temporaires et travailleurs étrangères temporaires à bas salaires tels que les travailleurs et travailleuses domestiques qui relèvent du Programme de travailleurs étrangers temporaires.

« Sous le gouvernement précédent, nous avons vu des frais de traitement de 1,000$ imposés aux employeurs qui étaient parfois surimposés aux travailleurs ou travailleuses même; une limite de quatre années aux travailleurs et travailleuses pour rester ici; ainsi que plusieurs exclusions aux permis des travailleurs et travailleuses migrantes qui fait en sorte que les travailleurs et travailleuses ne peuvent pas quitter de mauvais emplois », dit Marco Luciano de Migrante Canada qui représente les travailleurs et travailleuses migrantes en Alberta.

« Tout révision du Programme de travailleurs étrangers temporaires devrait mettre fin à ces exclusions et devrait progresser vers des permis de travail ouverts ainsi que d’assurer un statut de résidence permanente à l’arrivée ».

Sous les lois actuelles, les lieux de travail avec plus de 10 travailleurs et travailleuses sont assujettis à des « caps » progressif sur le pourcentage de travailleurs et travailleuses migrantes dans leur main d’œuvre totale chaque année, de 30%, à 20%, à 10% en juillet 2016.

Les travailleurs et travailleuses migrantes sont par conséquent forcées de quitter des emplois qu’ils et elles ont occupées pendant plusieurs années. Aucuns nouveaux emplois ne sont pas émis dans les secteurs alimentaires, de vente au détail ou d’hébergement de régions avec un taux de chômage plus élevé que 6%. Ceci a efficacement confiné les travailleurs et travailleuses déjà ici dans leurs emplois, ce qui augmente considérablement les chances d’exploitations. 

« La Canada Atlantique à une économie saisonnière et une industrie saisonnière qui est venu à dépendre des travailleurs et travailleuses migrantes pour que tout fonctionne », dit Josie Baker de Cooper Institute qui travaille avec les travailleurs et travailleuses migrantes à l’Île-du-Prince-Édouard.

« Nous devons reconstruire nos communautés rurales, mais nous devons faire face à la réalité que des milliers de nos voisins sont des travailleurs captifs et travailleuses captives qui sont attachées à un seul employeur, incapable de se réunir à leurs familles. Nous devons assurer que les travailleurs et travailleuses migrantes aient le même droit que tous et toutes les autres ».

« Les travailleurs et travailleuses migrantes sont encore adressées comme s’ils étaient une marchandise que le Canada peut amener et renvoyer n’importe quand. Il n’y a aucune mention des abus des droits humains et des droits du travail auxquels ce programme a donné lieu et la seule question qui semble être une problématique est si le Canada a assez de ce « produit » ou non », dit Enrique Llanes du Centre des travailleurs et travailleuses immigrantes qui appuie les travailleurs et travailleuses migrantes au Québec.

« Nous avons besoin de déplacer la discussion vers comment reformuler le Programme qui laisse plusieurs travailleurs et travailleuses non-protégées ainsi qu’exposées et pour assurer les droits du travail ainsi que les droits humains pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses au Canada ». 

« Pour les dernières 50 années, le Programme des travailleurs agricoles saisonniers (PTAS) a amené une dizaine de milliers de travailleurs et travailleuses des Caraïbes ainsi que du Mexique annuellement pour travailler sur des champs à travers le Canada. Ces travailleurs et travailleuses qui risquent leur vie dans des conditions de travail, souvent non-sécuritaires, pour mettre de la nourriture sur leur table », dit Chris Ramsaroop de Justicia for Migrant Workers qui appuie les travailleurs et travailleuses agricoles en Ontario.

« Ce gouvernement a l’opportunité de mettre fin à un demi-siècle d’injustice et assurer le statut d’immigration permanent à l’arrivée pour les travailleurs et travailleuses agricoles ». 

« Les travailleurs et travailleuses domestiques migrantes prennent soin des enfants, des malades ainsi que des personnes âgées puis ils et elles garantissent notre futur, mais ils ont été enlevées et remplacées par un quota et nous avons vu qu’il est encore plus difficile de prendre soin de notre passé », dit Natalie Drolet de la West Coast Domestic Workers Association qui aide les travailleurs et travailleuses domestique en Colombie-Britannique.

« Les travailleurs et travailleuses domestiques devraient être en mesure de changer d’employeur, d’avoir des permis de travail ouvert immédiatement ainsi que d’avoir le statut d’immigration permanent à l’arrivée ».

« Ici, au Manitoba, nous avons vu que de fortes régulations protectrices contre les recruteurs ainsi que d’offrir des soins de santé décents et des protections au milieu de travail résulte en de meilleures conditions pour tous et toutes », dit Diwa Marcelino avec Migrant Manitoba et le Migrant Worker Solidarity Network à Manitoba. « Maintenant, il est temps que le gouvernement fédéral maintienne sa part de l’entente et étend les protections fédérales ».