Serge Lavoie, artiste pacifiste

2016/03/03 | Par Pierre Jasmin

Serge Lavoie, recevant son prix, photographié devant une œuvre de Dominique Blain

 

L’auteur est vice-président des Artistes pour la paix

Le collectif des Artistes pour la paix avait désigné Serge Lavoie comme artiste pour la paix 2013, honorant ainsi sa réaction pacifiste dans les mois qui suivirent son arrestation brutale par le matricule 728.

Suite à une longue et pénible procédure judiciaire, cette dernière vient d’être condamnée par le juge Daniel Bédard.

Agressé à l’automne 2012, Serge Lavoie avait, grâce à une invitation de Jocelyne Bilodeau, directrice du Gésu qui lui ouvrit ses portes, répondu le 8 octobre 2013 par une exposition et un concert organisés par son collectif d’artistes de la Casa obscura (l’Amicale de la culture indépendante).

Dans une entrevue à l’émission du matin de Catherine Perrin à Radio-Canada, Serge avait expliqué avec douceur que, profondément traumatisé par cette agression, réunir une quarantaine de guitaristes en spectacle l’avait aidé en quelque sorte à sa propre thérapie par l’art.

«Serge, c'est un réel agent de la paix», a mentionné avec ironie et affection son collègue musicien Martin Léon, lors de la cérémonie des Artistes pour la Paix à la Chapelle Historique du Bon-Pasteur (14/02/2014). «Il y a toujours un projet social qui implique le monde et brise la solitude dans la poche arrière de Serge Lavoie», a-t-il ajouté, en rendant hommage au sens de la solidarité de son ami, à son humanisme, à son talent à la guitare jazz et à sa perpétuelle bonne humeur, hélas solidement éprouvée pendant un an.

«Serge a été le premier à pardonner à la policière et à dire qu'il s'agissait d'une femme qui avait besoin d’aide, de ressources». S'il a décidé d'entreprendre des actions en justice contre le matricule 728, Serge Lavoie a trouvé le processus très difficile: «J'aurais préféré ne pas avoir à le faire, mais je l’ai fait pour que ce genre d'événement ne se reproduise plus», a mentionné le musicien.

Pour se faire pardonner de Stéfanie Trudeau, l'auteur-compositeur-interprète a choisi la voie musicale: «J'ai transposé les trois chiffres de son matricule en notes de musique et j'en ai fait une mélodie aux vertus pacificatrices».

Pour les APLP, il s'agissait en nommant Serge Lavoie Artiste pour la paix de l'année 2013, d’affirmer que l'art peut être là aussi pour nous aider à traverser des traumatismes individuels et collectifs. Les APLP ont ainsi voulu célébrer, comme source de paix, cette magnifique union de l'art et de l'amitié.

De gauche à droite,(14/02/2014), le militant irano-québécois Amir Maasoumi, l’artiste Dominique Blain, Brigitte DesRosiers, l’artiste multidisciplinaire Hervé Fischer, madame Nathalie Gressin veuve d’Arthur Lamothe, la présidente Guylaine Maroist au centre, les musiciens Martin Léon, Serge Lavoie et Pierre Jasmin, Fabienne Larouche et le maître de cérémonie domlebo.