Démantèlement des services de garde éducatifs à contribution réduite

2016/03/09 | Par L’aut’journal

La bataille pour la défense des services de garde éducatifs doit se poursuivre. C’est le message que livrent le Conseil central de Lanaudière, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN). Ils lancent une campagne régionale d’information et de sensibilisation auprès des parents et de la population sous le thème Un réseau qui fait grandir! À l’instar d’autres régions, ils veulent obliger le gouvernement Couillard à cesser ses attaques contre les services de garde et, notamment, à réinvestir pour en assurer la qualité.

 

Fin de la tarification unique et choc tarifaire

« Depuis des années, le réseau des services de garde éducatifs à 5 $, puis à 7 $, est mis à rude épreuve, explique Patricia Rivest, vice-présidente au Conseil central de Lanaudière‑CSN. C’est encore plus vrai aujourd’hui en raison des politiques d’austérité du gouvernement libéral alors qu’il a imposé, sans débat, des hausses tarifaires sans précédent, mettant en cause l’universalité et l’accessibilité aux services de garde si chèrement acquises au Québec ».

En CPE et en milieu familial régi, la contribution parentale est passée de 7 $ par enfant par jour, en 2014, à un maximum de 20 $ en 2015, notamment en raison de la modulation des tarifs selon le revenu familial. C’est ce que les parents vont bientôt découvrir en faisant leur rapport d’impôt. En milieu scolaire, la contribution est passée durant la même période de 7 $ à 8 $. C’est sans compter que le gouvernement a procédé depuis le 1er janvier dernier à l’indexation de tous les tarifs, entraînant des hausses à chaque année.

 

Un parti pris pour les garderies privées

Au fils des ans, les gouvernements libéraux successifs ont mis en place des mesures pour favoriser le développement de garderies commerciales : pour certaines, en leur accordant des places à contribution réduite et, pour d’autres, par le biais de la bonification du crédit d’impôt versé aux parents pour frais de garde. En 2003, les garderies commerciales représentaient 16 % du total des places régies, contre 35 % aujourd’hui.

 

Des compressions sans précédent

« Ce n’est pas l’entente intervenue récemment avec les associations de CPE et de garderies privées sur les compressions budgétaires et la refonte du financement des services de garde qui va changer les choses, affirme Mme Rivest. Ce sont les parents et leurs enfants, ainsi que les travailleuses et travailleurs qui vont en payer le prix, notamment en raison des impacts sur la qualité des services ».

Ainsi, en CPE : diminution des heures consacrées à l’alimentation, à la désinfection et à l’entretien sanitaire, à l’accompagnement des enfants aux besoins spécifiques ainsi que non‑remplacement du personnel. En milieu familial reconnu : baisse des ressources dédiées à l’aide pédagogique et à l’aide aux enfants ayant des besoins spécifiques. En milieu scolaire : réduction des achats de matériel ainsi que du temps de planification et de préparation au détriment de la diversité des activités offertes aux enfants.

« Assez, c’est assez! dit pour sa part Lili Tremblay, présidente du syndicat des CPE de Lanaudière. Ce gouvernement a des comptes à rendre. Nous allons nous battre pour que soient rétablis les principes d’équité qui ont été à la base des services de garde éducatifs à contribution réduite. Il faut restaurer une tarification unique, universelle et accessible pour tous, et mettre fin aux compressions totalement injustifiées ».

L’appui de plusieurs syndicats de la région, dont Bridgestone, Kruger, le CISSS et les Centres jeunesse, démontre que tous les citoyennes et les citoyens ont à cœur la sauvegarde des services éducatifs du Québec.

 

À propos de la CSN

La FSSS-CSN représente plus de 130 000 membres au Québec, dont 10 500 travailleuses et travailleurs en CPE ainsi que 3 200 responsables d’un service de garde en milieu familial reconnues. La FEESP-CSN compte environ 60 000 membres, dont plus de 8 000 travailleuses et travailleurs dans les services de garde en milieu scolaire. Dans la région, le Conseil central de Lanaudière rassemble environ 13 000 syndiqué-es issus des secteurs public et privé. Pour sa part, la Confédération des syndicats nationaux compte plus de 325 000 membres présents dans tous les secteurs d’activité.


Source : Conseil central Lanaudière (CSN)