Pourquoi le SLR plutôt que le monorail à moteur-roue ?

2016/04/27 | Par Marc Huber

En 2013, le président de TrensQuébec Jean-Paul Marchand avait lancé ces quelques mots devant les caméras de l’émission scientifique de la SRC Découverte: «On a raté un rendez-vous avec l’histoire. Si on le rate encore, c’est qu’il y a quelque chose de malade au Québec».

Sa citation se lie à l’abandon du projet de voiture électrique à moteur-roue d’Hydro-Québec en 1994 et au risque qu’un échec similaire mette un terme au monorail à moteur-roue. Monsieur Marchand sait de quoi il parle. TrensQuébec est une entreprise qui tente d’implanter un monorail révolutionnaire, dont la vitesse peut atteindre 250 km/h, et cela, à un prix inférieur au TGV.

Le choix d’un train léger sur rail par la Caisse de dépôt de Micheal Sabia confirme les craintes de monsieur Marchand. Le Québec a vraiment quelque chose de malade. On réussit à utiliser le bas de laine des Québécois pour tuer l’innovation technologique québécoise liée au moteur-roue, au nom d’un train léger qui n’a rien de révolutionnaire et dont le cout de 5,5 G$ pour 67 km, soit environ 100 M$ le km, me semble franchement prohibitif, puisqu’il serait d’environ 30 M$ le km pour le monorail.

Mais encore, je ne comprends pas qu’on puisse faire virevolter ce projet financé par les contribuables, sans qu’ils soient informés des entreprises qui profiteront de cet argent. Malade!

J’ajoute que l’amour inconditionnel de Jacques Daoust pour Bombardier me laisse l’impression d’un conflit d’intérêts. Pour cause. Avant d’être élu député de Verdun au Parti libéral du Québec (PLQ), Jacques Daoust occupait le siège de responsable d’Investissement Québec. Le même, qui en refusant à l’époque de rencontrer les dirigeants de TrensQuébec, signifiait sa symbiose avec le PLQ de Charest.

Et que dire de l’empressement soudain du gouvernement Couillard (un train pour 2020), alors qu’une lenteur maladive s’impose pour régler des problèmes urgents?

Cette rapidité d’action s’explique-t-elle par le risque que dans les prochains mois la population soit informée de l’implantation du monorail de TrensQuébec à l’étranger?

Vous savez, le malade qui découvre que la pilule miraculeuse venant d’un autre continent, fut inventée à quelques pas de chez lui… Mais encore, le train de la Caisse permet d’éviter qu’un projet rassembleur redonne aux Québécois un regain de fierté qui changerait le paysage politique pour le mieux.