Salaire minimum : 15,10$/heure

2016/04/28 | Par IRIS

À quelques jours de la hausse annuelle du salaire minimum, l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) met à jour ses données sur le salaire viable au Québec, qui monte cette année à 15,10$/heure.

 Rappelons d’abord ce qu’est le salaire viable, que l’on désigne souvent par living wage. Celui-ci calcule combien, dans une localité et une situation données, une personne travaillant à temps plein doit gagner de l’heure pour vivre décemment, tout en ayant la chance de se dégager une marge de manœuvre pour améliorer sa situation. Cette année, l’IRIS a mis à jour ses chiffres pour Montréal et Québec, mais a également calculé les salaires viables pour les villes de Saguenay, Trois-Rivières et Sept-Îles.

 « Quand on fait la moyenne de tous les salaires viables calculés, nous arrivons à 15,10 $ comme salaire viable national. Il manque donc 4,35$ pour que le salaire minimum au Québec permette réellement aux gens de combler leurs besoins de base, mais également pour qu’ils puissent se sortir de la pauvreté, en ayant suffisamment de ressources pour retourner aux études par exemple », affirme Minh Nguyen, chercheur à l’IRIS et auteur de la note.





 Ville/Situation

Personne seule

Parent monoparental avec un enfant

Deux adultes à temps plein avec deux enfants

Montréal

15,78$

12,64$

13,98$

Québec

15,42$

12,31$

13,72$

Sept-Îles

19,58$

19,32$

16,33$

Trois-Rivières

13,59$

10,75$

11,67$

Saguenay

18,11$

17,60$

15,68$

«Les détracteurs d’une hausse substantielle du salaire minimum affirment fréquemment, comme pour disqualifier l’idée, que les travailleuses et travailleurs au bas de l’échelle sont pour la plupart des étudiant·e·s, et donc qu’augmenter le salaire minimum n’aurait pas vraiment d’impact sur la pauvreté et les inégalités. Or, quand on regarde le portrait des salarié·e·s qui travaillent pour moins de 15$/h – donc pas assez pour combler tous les besoins de base – on constate que c’est plus d’un million de personnes au Québec que cela concerne, donc 26 % des salarié·e·s québécois. De ces personnes, 59% sont des femmes, et 59% ont 25 ans et plus. Le phénomène des « travailleurs pauvres » n’est donc pas quelque chose de marginal », constate Minh Nguyen.

Est-ce que le Québec a les moyens de l’inaction en ce qui a trait au salaire minimum? « Il a été démontré qu’une hausse importante du salaire minimum était une bonne politique de stimulation économique, principalement dans des économies basées sur la consommation des ménages comme la nôtre. En plus, cela peut être bénéfique pour la santé publique puisque le niveau de revenu est un déterminant de santé important », déclare Philippe Hurteau, également chercheur à l’IRIS et auteur de la note.

Les conditions d’un salaire viable au Québec en 2016 ? est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.


 

Photo : ginasanders / 123RF Banque d'images