Près de 20 % des aînés les plus démunis abandonnés par Ottawa

2016/05/26 | Par Monique Pauzé

Une enquête de Statistique Canada commandée par la députée bloquiste de Repentigny, Monique Pauzé, révèle que 19 % des personnes âgées parmi les plus démunies ne reçoivent pas le Supplément de revenu garanti (SRG) auquel elles ont droit.

« Ce sont précisément ces personnes qui ont le plus grand besoin de l’aide du fédéral. On parle d’aînés vivant dans la précarité, souffrant souvent d’isolement, qui manquent parfois de réseau ou de ressources. Que ce soit parce qu’ils ont de la difficulté avec la paperasse ou parce qu’ils ignorent tout simplement l’existence de cette aide financière, ils ont besoin d’un coup de main pour s’inscrire. La solution est simple : l’inscription automatique à 65 ans », a fait valoir Mme Pauzé.  

L’étude commandée par la députée de Repentigny démontre que, dans les seules dix circonscriptions représentées par des élus bloquistes, près de 13 000 personnes ont droit au SRG mais ne le reçoivent pas, faute d’en avoir fait la demande. À l’échelle du Canada, ce nombre frôle les 450 000.

Il y a dix ans, le Bloc Québécois a fait campagne pour inscrire 42 000 personnes au SRG, alors qu’à l’époque 40 % des aînés y ayant droit n’étaient pas inscrits au programme. La formation politique avait initié un comité parlementaire qui avait formulé une série de recommandations, dont la principale consistait à ce que le gouvernement inscrive automatiquement au SRG les personnes qui y ont droit à l’âge de 65 ans, sur la base de leur déclaration de revenus. Le gouvernement canadien s’y refuse toujours, affirmant que l’Agence du revenu du Canada enfreindrait la confidentialité des renseignements en les échangeant avec le ministère de l’Emploi et du Développement social.

« Le fédéral se cherche des prétextes pour ne pas agir. La loi permet des échanges de renseignements si c’est dans l’intérêt public et à l’avantage des personnes ciblées. J’en rencontre quotidiennement, des personnes âgées qui vivent dans la précarité. J’invite la ministre du Revenu à faire de même ; elle constatera que c’est en effet dans l’intérêt public d’aider nos aînés à vivre dignement », a conclu Monique Pauzé.

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