Pacte fiscal : Les employés municipaux votent la tenue d’une journée d’étude

2016/05/30 | Par Pierre Dubuc

Denis Maynard, le co-directeur de la caravane des Cols bleus regroupés de Montréal, tenait absolument à faire un dernier bilan de leur tournée du Québec contre le Pacte fiscal intervenu entre Québec et les municipalités.

Denis voulait surtout remercier, par l’entremise de l’aut’journal, son équipe de la caravane, mais aussi l’équipe qui les épaulait et travaillait d’arrache-pied dans les bureaux du syndicat et sur le terrain à Montréal.

Leur travail conjoint a permis de récolter plus de 30 000 signatures sur la pétition électronique déposée sur le site de l’Assemblée nationale pour défendre la liberté de négociation.

Un des résultats les plus importants de ce travail de sensibilisation est sans conteste l’adoption à l’unanimité par les délégués représentant les 31 800 membres du Conseil provincial du secteur municipal (CPSM) d’une résolution qui prévoit « la mise sur pied d’une journée d’études en concertation avec le SCFP et le CPSM de tous les employés municipaux au moment jugé opportun pour alerter l’opinion publique et l’ensemble du monde syndical, sur l’abus de pouvoir anti-démocratique qu’on veut nous imposer ».

« Cette résolution-là, c’est le résultat du travail de toutes celles et ceux qui ont participé à la campagne, tient à préciser Denis. La caravane a parcouru 5 085 kilomètres en régions du 2 au 18 mai. Mais, dans une première phase, du 21 avril au 1er mai, d’autres de mes confrères et consoeurs cols bleus avaient enregistré 766 kilomètres à Montréal, Laval et sur la Rive-sud. Et, pendant que nous étions sur la route, ils continuaient le travail à Montréal. »

« Avec les membres de la caravane, Chantal, Louise et Back-hue, de même que Charles-Antoine, Gilbert, Nicolas, Jonathan, Simon, Wang, les deux chauffeurs Michel et Gilles, et mon co-directeur Norman Weaner, nous avons alerté d’autres syndiqués, des citoyennes et des citoyens, des étudiantes et des étudiants, sur le fait que le gouvernement s’apprête à déposer un projet de loi qui va brimer notre droit à la libre négociation, par l’imposition d’un arbitrage obligatoire ».

« La groupe de Montréal, 150 consoeurs et confrères supervisés par Michel Martin, a porté le même message. Selon toute vraisemblance, le projet de loi nous imposerait des reculs et notre appauvrissement pour des années à venir. Il nous ramènerait à une situation d’arbitrage pire que celles vécues par nos prédécesseurs dans les années 1944 à 1964. »

« Tous les membres des groupes rencontrés, que ce soit dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement, de la construction, ou encore les machinistes ou les opérateurs de machinerie lourde, comprenaient facilement qu’aucune situation de conflit de travail n’existe justifiant un tel changement. »

« Les cols bleus, les cols blancs, les pompiers en régions, l’ensemble des employés municipaux connaissent l’importance de ne pas briser l’équilibre entre les parties à la table de négociation, un équilibre qui est assuré par l’obligation qui nous est faite de fournir les services essentiels en cas de grève. C’est pour cela que leurs représentants ont voté à l’unanimité la résolution sur la tenue d’une journée d’étude dont je te parlais précédemment. »

Tout au long de ce parcours, les Cols bleus de Montréal ont pu compter sur l’appui inconditionnel du SCFP-Québec, qui s’est exprimé par sa présidente Lucie Levasseur, lors d’une conférence de presse tenu le 11 avril dernier, dont l’aut’journal a assuré la couverture.

Enthousiasmé par cette campagne, Denis, qui est sorti de sa retraite pour les besoins de la cause, croit que la population en comprend facilement les enjeux, lorsqu’on prend le temps de les expliquer.

« J’espère que le gouvernement va en tenir compte. Fini le nivellement par le bas! C’est le message des syndiqués et de la population. »

L’étape de la pétition électronique sur le site de l’Assemblée nationale est terminée. Une nouvelle étape a débuté au cours de laquelle on récolte des signatures sur une pétition papier, qui sera déposée à l’Assemblée nationale, fort probablement lors de la commission parlementaire qui sera convoquée pour étudier le futur projet de loi.

« Je veux terminer, ajoute Denis, en remerciant l’aut’journal pour sa couverture journalistique de notre tournée et de l’ensemble de la campagne. Ce fut fort apprécié! »

Toujours rieur, il conclut l’entrevue par ces mots : « Je veux rassurer tous ceux qui se sont inquiétés de la blessure à une patte de mon caniche royal. Bô se porte très bien… sur ses quatre pattes ».

Tous les articles de cette campagne et de la tournée sont accessibles sur le site de l’aut’journal dans le Dossier Montréal.