Les Premières nations du Québec s’opposent officiellement au pipeline énergie est

2016/06/16 | Par Ghislain Picard

Les chefs des Premières Nations Québec-Labrador ont adopté une résolution aujourd’hui lors de la rencontre de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL) pour s’opposer officiellement au pipeline des sables bitumineux « Énergie Est » de TransCanada et pour confier la tâche à l’APNQL à aider à faire respecter cette opposition.

Les Premières Nations au Québec-Labrador ont suivi le projet de près depuis l’annonce du projet en 2013 et arrivent à la conclusion que le pipeline constitue une menace sérieuse aux terres, à l’eau et à l’avenir de leurs peuples.

« Les Premières Nations au Québec ne sont pas anti-développement – nos Nations veulent participer et bénéficier du développement sur leurs terres, » a dit le chef de l’APNQL Ghislain Picard.

« Mais nos Nations continueront de s’opposer et de lutter contre les projets qui représentent un danger significatif, qu’il s’agit du pipeline des sables bitumineux Énergie Est, de projets de sables bitumineux sur rail comme au port de Belledune, les mines d’uranium et les forages de gaz/pétrole dans le golfe du St-Laurent. ».

La résolution adoptée par les chefs des Premières Nations au Québec-Labrador prévoit qu’en dépit de questions de compétences fédérale et provinciale à l’égard du projet, les Premières Nations, incluant celles au Québec-Labrador, peuvent exercer leur propre compétence inhérente sur le projet Énergie Est en vertu de leur pouvoir inhérent de gouverner et protéger leurs territoires et leurs peuples.

« Maintenant que nos chefs ont pris position contre le pipeline, nous allons exiger que le Québec et le Canada respectent cette décision afin de satisfaire à leurs obligations constitutionnelles et afin de respecter la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones », a ajouté le chef Ghislain Picard.

« La consultation par les gouvernements perd sa signification si l’opposition forte de Premières Nations à un projet qui menace leur survie est pour être ignorée. »

« Je suis venu aujourd’hui pour appuyer les Nations au Québec-Labrador dans leur combat contre le pipeline parce que je vois un avenir où on brise l’hégémonie des monopoles d’énergies fossiles érigés selon la tradition colonialiste, lesquels nous isolent et mettent à risque notre avenir, » a dit le Grand chef Derek Nepinak de l’Assemblée des chefs du Manitoba. « Les solutions à la crise climatique sont à portée de main et il y en a parmi nos Nations qui ont déjà pris les devants en les mettant en œuvre. »

En plus de rejeter le pipeline Énergie Est, la résolution prévoit aussi que les Premières Nations au Québec-Labrador continueront de travailler ensemble et en collaboration avec des peuples autochtones partout sur l’Île de la Tortue (Amérique du nord) et dans le monde sur les stratégies qui constituent de réelles solutions à la crise climatique.

« Comme Dene nous travaillons depuis longtemps afin d’éduquer les personnes au sud. Nos territoires reçoivent les eaux qui coulent vers le nord et nous sommes donc affectés par ce qui se passe en bas du 60e parallèle », a ajouté le chef de la Nation Dene et chef régional des Territoires du Nord-Ouest de l’APN Bill Erasmus. « C’est pourquoi un plan énergétique national des Premières Nations qui traite de toutes les futures ressources doit être mis en place. »