Projet de loi du Bloc pour renforcer les transferts fédéraux en santé

2016/06/21 | Par Luc Thériault

Alors que le gouvernement libéral fédéral persiste et signe dans le plan conservateur de sabrer de moitié la hausse des transferts en santé, le porte-parole du Bloc Québécois en la matière, Luc Thériault, a déposé à la Chambre des communes un projet de loi visant à obliger le gouvernement à assumer des responsabilités financières à hauteur de ses revenus fiscaux.

« Il faut être complètement déconnecté pour croire que c’est acceptable de couper dans les transferts en santé. La limite du système de santé, on l’a atteinte il y a longtemps. Il ne reste plus rien à couper. Condamner Québec à l’austérité, c’est irresponsable et c’est dangereux », a dénoncé M. Thériault.

Les ministres des Finances se rencontrent lundi à Vancouver, mais le Transfert canadien en matière de santé n’est pas à l’ordre du jour, ce qui n’a pas manqué de faire bondir le ministre québécois de la Santé, Gaétan Barrette. Alors qu’il constate un « manque à gagner dans les transferts qui est substantiel », le ministre Barrette reproche au fédéral de « tout faire pour balayer ça en dessous du tapis », ce qu’il estime « absolument inacceptable de la part du fédéral ». 

Du côté d’Ottawa, en entrevue avec La Presse, la ministre de la Santé, Jane Philpott, a déclaré qu’il était « possible » de travailler avec un transfert en santé majoré de 3 % seulement et que les provinces devaient trouver des façons d’innover « au lieu de rajouter de l’argent pour relever les défis ».

Le projet de loi présenté par le député Thériault fixerait le plancher de l’augmentation du Transfert canadien en matière de santé à 6 % annuellement. L’objectif du Bloc Québécois est de pousser le gouvernement fédéral à réinvestir jusqu’à ce que sa part atteigne 25 % des dépenses totales du système de santé québécois, à la suite de quoi une révision pourra être envisagée pour arrimer l’augmentation du transfert à celle des coûts du système.

« On ne laissera pas le fédéral affecter nos services essentiels. C’est en santé qu’on veut voir l’argent de nos impôts réinvesti, et ça presse ! Les besoins sont évidents, il faut vivre à des années-lumière des gens pour ne pas s’en rendre compte », a conclu le porte-parole du Bloc Québécois en matière de santé.