Pourquoi j’appuie Martine Ouellet dans la course à la direction du Parti Québécois

2016/07/28 | Par Victor-Lévy Beaulieu

Depuis vingt ans (si on fait exception du bref passage de Pierre Karl Péladeau à la direction du Parti québécois), le mot même d’indépendance est devenu tabou dans la bouche de celles et de ceux qui nous dirigeaient ou entendaient nous diriger. Et cela, au nom d’un électoralisme veule et lâche.

Depuis vingt ans, même si 40% des Québécois se disent en faveur de l’indépendance du Québec, le parti fondé par René Lévesque a balayé sous le plancher l’idée même de l’indépendance en invoquant le prétexte, tout comme nos médias, « que les Québécois ne veulent pas d’un autre référendum ».

À force de se le faire dire, les Québécois ont fini par le croire. Résultat : le Parti québécois a perdu son âme et, avec elle, tout courage, toute dignité et toute fierté.

Voilà pourquoi j’appuie Martine Ouellet, la seule des candidates et des candidats à la succession de Pierre Karl Péladeau qui entend vraiment faire du Québec un pays… et un pays français car, comme on le sait depuis Ernest Renan, c’est la langue commune qui constitue le fondement de tout État-Nation.

L’échec de Bernard Drainville et de sa Charte des valeurs tient au fait qu’encore une fois, l’unilinguisme du Québec a été mis sous le tapis… et la Charte des valeurs est devenue une Charte de la laïcité impossible à rendre dans ses grosseurs. L’État-Nation n’en est pas un quand il ne fait qu’accommoder et que s’accommoder.

On sait depuis 150 ans que le fédéralisme canadien nous oblige, nous Québécois, à accommoder et à nous accommoder aux lois du gouvernement canadien qui ont toujours priorité sur les nôtres. Résultat : nous ne sommes pas maîtres chez nous… et je dirais même : nous sommes de moins en moins maîtres chez nous.

Il n’y a que l’indépendance qui peut nous permettre d’accéder à cet État-Nation dans lequel nous deviendrons enfin ce que nous sommes déjà : une société disposant comme elle l’entend de son présent et de son avenir. Sans cette indépendance, notre destin sera de disparaître avec ce que John Kennedy appelait les débris de l’histoire.

Martine Ouellet, de tous les candidats à la direction du Parti québécois, est la seule qui est de ce bord-là des choses… sans tergiversations, sans ambiguïtés… et consciente qu’il nous faut agir rapidement si nous ne voulons pas être submergés par ce multiculturalisme dont la face cachée est un communautarisme qui, partout ailleurs dans le monde, est un échec retentissant.

Voilà pourquoi j’appuie sans réserve Martine Ouellet, une femme de courage, de fierté et d’action. Voilà pourquoi je souhaite que ce soit le cas aussi d’une majorité de Québécoises et de Québécois dans cette course à la direction du Parti québécois. Le reste, c’est de la littérature et… croyez-moi : je m’y connais!


Trois-Pistoles, le 28 juillet 2016