Non au "Speak White" 2.0 à Montréal

2016/08/30 | Par SSJB-Montréal

La Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal, par la voix de son Président général Maxime Laporte, a exprimé son irritation ce lundi à la suite d’un reportage de Radio-Canada relatant l’expérience d’une Montréalaise méprisée par la gérante d’un restaurant McDonald’s simplement pour avoir demandé qu’on réponde en français à une plainte de sa part.

"We are in Canada, everybody should speak english" (« Nous sommes au Canada, tout le monde devrait parler anglais »), aurait lancé l’employée à cette consommatrice francophone qui, ironiquement, enseigne l’anglais au secondaire…

Monsieur Laporte a fait valoir: «Cette espèce de Speak White branché, version 2.0, agrémentée de «bonjours-aïe» aussi ridicules qu’inutiles, n’est pas plus acceptable que sa version originale, style années 60. Si c’est ça le «Canada», - ce beau et grand Canada soi-disant ouvert à tout sauf au Québec français, alors je ne vois pas qu’est-ce qu’on fait encore dans ce carcan.»

Le jeune Président général a souligné: «Je tiens à féliciter madame Roy pour son aplomb. Si chaque jour qui passe, tous les Québécois agissaient de la sorte, on réussirait probablement à freiner les reculs inquiétants que subit notre langue commune dans la région métropolitaine.»

«Évidemment, le cas de madame Roy n’est pas un cas isolé, quand on sait qu’en trois ans, l’Office québécois de la langue française a reçu 1614 plaintes similaires, sans compter les innombrables situations n’ayant jamais été rapportées.»

«Rappelons que depuis 1991, la proportion de locuteurs français est passée de 57,4% à 53% en 2011 sur l’Ile de Montréal, une diminution de 4,4% en 20 ans seulement. D’ici 2056, les projections ne s’annoncent guère plus reluisantes. Selon le démographe Marc Termote, si rien ne change, ce chiffre chutera à 43%... Et le pire, c’est que c’est Laval qui s’anglicise le plus rapidement, alors on repassera pour l’analyse du président de la Chambre de commerce de Montréal qui, dans le reportage, soutient que l’anglicisation est attribuable à la faible présence des francophones au centre-ville de la métropole...», a-il indiqué.

 

Que faire?

Monsieur Laporte a affirmé de plus: «Bien sûr, il est absolument anormal pour un peuple d’avoir à s’obstiner à tout bout de champ, chez lui, pour être respecté dans sa langue. Mais, en attendant que nos élus mettent leur culotte afin de régler durablement le problème linguistique au Québec, tous les petits gestes de résistance individuelle et quotidienne sont importants pour contrer l’anglicisation et le mépris qui l’accompagne. C’est une question de fierté, une question de respect.»

«Par exemple, ne passez pas à l’anglais, d’autant plus lorsque vous payez pour un service (il y a plein d’autres occasions pour pratiquer votre langue seconde!). Formulez une plainte à l’OQLF. Boycottez le commerce réfractaire (le respect, ça va dans les deux sens). Rapportez l’incident aux médias. Écrivez à votre député. Financez ou impliquez-vous dans une organisation de défense du français comme la SSJB», a conclu l’activiste.

Fondée en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal a mené toutes les grandes batailles citoyennes de notre histoire pour faire du français la seule langue officielle et commune au Québec. Visiblement et audiblement, ce combat est encore loin d’être gagné.

Source: Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, ssjb.com