Des casques bleus à la rescousse des minières en Afrique de l’Ouest

2016/09/01 | Par Pierre Dubuc

« Les minières canadiennes, attirées en Afrique de l’Ouest par la faiblesse des redevances et des gouvernements complaisants, doivent maintenant faire face à un nouveau risque : la menace croissante d’attaques de groupes islamistes radicaux de la région », pouvons-nous lire dans le Globe and Mail du 26 août.

C’est pour répondre à cette menace que le gouvernement de Justin Trudeau s’apprête à envoyer prochainement des militaires canadiens en Afrique de l’Ouest.

Bien entendu, il vaut bien emballer le tout et le présenter comme une « contribution canadienne au maintien de la paix » et coiffer nos soldats de Casques bleus de l’ONU.

Le Globe rappelle que les investissements des minières aurifères canadiennes sont parmi les plus importants en Afrique de l’Ouest. Ils ont été multiplié par 150 depuis le début des années 1980 pour un montant supérieur à 30 milliards $.

Au mois de janvier, des terroristes islamistes ont tué 30 personnes, dont six Canadiens, lors de l’attaque d’un hôtel et d’un restaurant dans la capitale du Burkina Faso.

Au mois de mai, un groupe islamiste a lancé des missiles Grad sur le site de la mine d’uranium du groupe français Areva dans la région d’Agadez au Niger.

Le groupe, qui se nomme AlQaeda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué l’attaque et a déclaré que toutes les entreprises occidentales étaient des « objectifs légitimes ».

Le Burkina Faso a déployé récemment plus de 3 600 soldats et policiers pour protéger 18 sites miniers, mais cela s’avère insuffisant.

Dans un rapport publié au mois de juin, le FMI déclarait que « les compagnies minières font remarquer qu’elles doivent hausser leurs mesures de sécurité parce qu’elles ne peuvent faire confiance à la police ou à l’armée de ces pays ».

Quelles meilleures mesures de sécurité peuvent-elles espérer pour protéger leurs installations que des troupes fournies gratuitement par le gouvernement de Justin Trudeau?!

Le Canada vient de mettre 600 soldats à la disposition des Nations unies dans le cadre d'un nouveau Programme pour la stabilisation et les opérations de paix doté d'un budget de 450 millions de dollars sur trois ans.