Coupes libérales en santé: « Harper, avec des conditions »

2016/09/28 | Par Rhéal Fortin

« Justin Trudeau a trompé le gouvernement du Québec et ce sont les malades qui en paieront le prix. En coupant de façon unilatérale la hausse des transferts en santé, les libéraux mettent en danger l’avenir du système de santé du Québec », a déclaré le chef intérimaire du Bloc Québécois, Rhéal Fortin, en réaction à l’annonce officielle par la ministre de la Santé, Jane Philpott, que la hausse des transferts en santé serait amputée de moitié, passant de 6 % à 3 % annuellement.

Les libéraux appliquent ainsi des coupes mises de l’avant par les conservateurs.  Des sommes additionnelles pourraient être ajoutées à ce transfert, selon la croissance économique du Canada. Mais ces sommes potentielles seraient liées au respect de conditions fixées par Ottawa. Pourtant, en pleine campagne électorale, le premier ministre Justin Trudeau écrivait à son homologue québécois, Philippe Couillard : « Contrairement à M. Harper, je n’entends pas traiter la question des transferts de façon unilatérale. Mon parti est conscient des défis que représente la hausse des coûts de santé ».

« Les libéraux ont réussi à faire pire que M. Harper. C’est Harper avec des conditions ! », s’est indigné M. Fortin.

Puisque les dépenses du système de santé québécois croissent d’environ 5 % par année, les coûts augmenteront plus rapidement que les transferts fédéraux. Ce déséquilibre fiscal amenait le directeur parlementaire budget à dresser un portrait inquiétant des finances publiques dans ses travaux du 28 juin dernier. Il constatait que le désinvestissement fédéral, principalement en santé, rendrait les provinces «non viables», c’est-à-dire en faillite.

« C’est une attaque en règle contre le Québec. Le gouvernement fédéral boucle carrément son budget sur le dos des malades. Ça ne passe pas, chez nous », a conclu le chef intérimaire du Bloc Québécois.