L’œuf de Blanchette, un livre qu’il fallait absolument pondre

2016/10/12 | Par Gilles Simard

L’auteur est journaliste et Pair aidant en Santé mentale, à Québec.

À l’exception des curés à une certaine époque, les médecins sont quasiment le seul corps professoral, au pays, à avoir autant de pouvoir et d’influence dans autant de sphères connexes…

Une combinaison politico-sociale dangereuse qui, à trop hautes doses, s’avère malheureusement toxique et délétère pour la santé mentale et physique des Québécois-es. Comme un mauvais traitement de chimio.

De ce fait, le livre de Josée Blanchette, même si d’aucuns n’y voient pas un argumentaire scientifique rigoureux et valable en matière de cancérologie, n’en demeure pas moins un formidable bras d’honneur, une bonne jambette, en même temps qu’une précieuse bouffée d’air frais dans un univers médical étouffant à souhait, où le narcissisme corporatif le dispute à la condescendance sociale bon chic bon genre.

Un univers, un champ de pratiques, disons-le, où la prévention, la recherche et les méthodes alternatives demeurent des parents pauvres et où partager et déléguer des actes médicaux semble toujours aussi difficile à imaginer pour une grande partie de l’establishment médical.

Parlez-en, voir, aux infirmières praticiennes, aux sages-femmes et aux psychothérapeutes, ainsi qu’à tous ces soignants-es de la pharmacie, de la chiropractie, de l’ergothérapie, de l’acupuncture, de l’ostéopathie, de la massothérapie, etc., qui font encore des pieds et des mains pour obtenir un peu de reconnaissance de « l’État-médecin ».

Conséquemment, et comme l’a souligné à juste titre la Société canadienne du cancer, parce que le livre de Josée Blanchette fait sainement réfléchir et aborde à la fois l’aspect préventif et prise en charge de la maladie (pendant et après les traitements de chimio intégrative), je lui dis bravo et merci de s’être mise en porte-à-faux avec l’establishment médical et pharmaceutique.

Merci pareillement à un autre auteur, Jean-Claude St-Onge, qui, dans son livre « Tous fous », explique et dénonce tout aussi courageusement l’accointance entre les pharmaceutiques et l’establishment nord-américain en matière de santé mentale.

Un domaine toujours aussi pauvre et négligé que celui-là, où l’on conjugue allégrement les diktats de la pharmacothérapie lourde avec ceux de la psychiatrie bio-curative, au détriment de la prévention, des méthodes alternatives et surtout, d’un travail de base nécessaire sur les grands déterminants de la maladie mentale (logement, travail, intégration, solitude, délinquance, etc.).

Cela dit, l’onde de choc et l’immense vague de sympathie publique provoquée par le livre de Josée Blanchette ne fait qu’illustrer toute la profondeur de la grogne envers les « bons docteurs » du parti libéral et l’establishment médical lui-même.

On ferait bien d’en prendre note, en haut lieu, avant de continuer (d’ici les élections) à privatiser, appauvrir et démanteler cet inestimable bien public qu’est le système de Santé québécois.

Un bien public de plus en plus fragile.

Comme un œuf qu’on craquelle.


 


 


 


 


 


 


 


 


 

- Que dire enfin : Bon Dr Julien – Bon docteur Barrette Bon Dr Couillard

Conclusion : l’œuf-santé fragile…