Record peu enviable du gouvernement de Justin Trudeau

2016/10/17 | Par Maryse Laurence Lewis

Les naïfs ont cru que l’arrivée de Justin Trudeau les libérait des politiques de M. Harper. Les faits, que tous peuvent vérifier, démontrent qu’il applique les mêmes objectifs que son prédécesseur, en offrant des discours sans substance pour, en réalité, nous berner avec les mêmes mesures que les Conservateurs, en y ajoutant seulement plus d’hypocrisie, ce à quoi excelle également son mentor Stéphane Dion, l’homme le plus entarté du monde…

Il se présente pour la première fois à l’Assemblée des Nations-Unies, y parle de volonté de paix, de participer à des missions internationales justes. Et pendant ce temps, il accepte d’augmenter les dépenses militaires telles que les Conservateurs les avaient proposées. Jamais le Canada n’a vendu autant de matériel de guerre que durant son mandat à lui, le fils de PET, et à qui? Au gouvernement despotique et sexiste de l’Arabie Saoudite.

Le Canada est actuellement le pays qui vend le plus de matériel militaire dans le monde, après les États-Unis. Certaines de ces fournitures ont servi à tuer des civils au Yémen, quoi qu’en dise Stéphane Dion…

Les paroles fleuries de Justin Trudeau ne l’ont pas empêché de refuser la proposition de Ban Ki-Moon, le Secrétaire général de l’ONU, qui vise à démanteler les armements nucléaires au niveau mondial. Comment, à la suite de ce vote, fait par un Premier Ministre qui n’ose pas entreprendre une politique indépendante des États-Unis, peut-il discourir sur la volonté de paix du Canada? C’est tout simplement de l’hypocrisie terriblement dangereuse.

Le Canada est depuis longtemps un pays orienté vers l’agression. En 1995, lorsque une commission de l’ONU proposait un traité de non prolifération des armes nucléaires, cinq pays se sont opposés : les États-Unis, Israël, le Canada, la Micronésie et le Panama… Retenez bien ces noms.

Si vous examinez le site de l’ONU, presque toutes les réunions des commissions d’études et les discours des assemblées sont disponibles, en textes, en vidéos ou en audio. On peut écouter les discours des Présidents ou leurs délégués en direct! On peut télécharger les documents qui y sont rédigés, concernant le plan de développement durable, les droits humains, ceux de la Commission pour le démantèlement et l’interdiction de posséder des armes nucléaires. On y propose des solutions parfois extraordinaires qui pourraient nous mener à un monde réellement plus juste, dans lequel les gens ne seraient plus soumis à l’analphabétisme, l’itinérance, le manque de soins, la faim et la pauvreté. Il n’y aurait plus autant d’attaques mortelles contre les civils et d’États qui entretiennent à dessein des conflits dans les pays où ils désirent rapiner les ressources naturelles comme les minerais et le pétrole.

Qu’est-ce qui empêche l’ONU de mettre en pratique ces belles résolutions? Essentiellement deux choses antidémocratiques qui ruinent les possibilités de cette organisation internationale : le droit de veto de cinq membres et l’existence du Conseil de sécurité.

Même si 168 pays votaient pour une résolution, il suffit qu’un pays ayant droit de veto s’y oppose pour que l’on rejette la proposition. Rien n’est plus antidémocratique. Et augmenter le nombre de pays ayant ce droit ne ferait qu’accentuer l’injustice. Quant au Conseil de sécurité, il a été suggéré par seulement 11 pays. Deux ont rejeté ce projet en 1948 (l’URSS d’alors et l’Ukraine). Les membres de ce Conseil peuvent à eux seuls empêcher une résolution acceptée par plus de 170 pays. Les représentants permanents de ce Conseil sont les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et l’Angleterre. Dix autres États sont élus par l’Assemblée générale pour un mandat de deux ans.* Ce sont plus de 60 pays qui n’ont jamais été nommés au Conseil de sécurité. Ce qui signifie que ces cinq pays, ayant également un droit de veto, sont en partant dirigés par des gouvernements qui acceptent l’injustice et des procédés antidémocratiques, en maintenant la possibilité du droit de veto et leur prédominance au Conseil de sécurité, au détriment de l’ensemble des pays qui en font partie.

Nous devrions donc demander à Ban Ki-Moon un vote international SANS DROIT DE VETO, pour la dissolution de ce droit et celle du Conseil de sécurité! Ainsi, les propositions justes des commissions d’études de l’ONU pourraient enfin être appliquées. Cette organisation deviendrait enfin démocratique.

Si vous croyez que l’on fait tout cela pour empêcher la montée des intégristes religieux et des attentats terroristes, expliquez-moi pourquoi le Canada, les États-Unis, Israël, l’Angleterre, la France, sont amis avec les dirigeants de l’Arabie Saoudite? Dites-moi pourquoi ces pays financent des Coups d’État pour évincer des présidents qui nationalisent leurs richesses naturelles et qui développent des services de soins, d’éducations et d’aide financière pour leurs citoyens? Une fois le Coup d’État achevé, ils mettrent au pouvoir des dirigeants despotiques qui appauvrissent leur pays. Ce sont ces mêmes États, membres du Conseil de sécurité de l’ONU, qui refusent la proposition de démantèlement des armes nucléaires. Cette seule attitude devrait vous indiquer que nous sommes gouvernés par de dangereux pervers.

Le démocratique Président François Hollande, en plus d’ordonner le bombardement d’un village de civils en Syrie, a fait médailler le prince héritier d’Arabie Saoudite, en arguant qu’il sera chargé de négocier la paix avec ce pays! Une médaille… c’est logique, puisque cet homme agit comme un chien. On sait que ce royaume de conte de fées excelle à défendre les droits des femmes beaucoup mieux que chez les Talibans, qu’on n’y possède pas d’armes prohibées et que le chef d’État non élu n’y a exécuté que 47 personnes dès le premier mois de l’an 2016. Voilà pourquoi le Canada peut lui vendre des chars d’assaut qui seront utilisés à bon escient, selon M. Dion.

D’anciens colonialistes et un prétendant à l’empire mondial veulent aider le peuple syrien à se libérer d’un gouvernement totalitaire. On y parvient en tuant les civils, en anéantissant les infrastructures, en bombardant les hôpitaux. Alors l’heureuse population se retrouvera sans services publics, en deuil, les maisons détruites, en plus d’être assujettie à un nouveau gouvernement corrompu obéissant, cette fois, à des puissances étrangères.

Même si l’on offrait un séjour à l’hôtel aux réfugiés, plutôt que les parquer dans un hôpital, lorsqu’ils sont accueillis par les pays qui ont assassiné leur famille et volé leurs ressources, ce serait une piètre consolation, face à une contrée en ruine et l’horreur de la guerre. Les timorés peuvent leur reprocher de recevoir de l’aide sociale et un logement, mais sont trop peureux pour demander à leur gouvernement de cesser d’envoyer des militaires assassiner les Syriens ou se faire tuer eux-mêmes en pays étrangers.

La pauvre femme qui a perdu sa famille et des amis, lors de l’attentat au Burkina Faso, devrait réfléchir à ce que je viens d’énoncer ‒dans sa vision nombriliste des événements‒, avant de demander au Premier Ministre d’envoyer des soldats pour contrer le terrorisme. Évidemment, la mort des autres ne semble pas la préoccuper. Tuer des milliers de personnes et ravager un pays est moins grave, selon elle, que faire périr une trentaine de malchanceux dans un bar ou un restaurant.

Ici, on passe quelques heures sans électricité et on se décourage. Que feraient les adeptes de médias sociaux et les compulsifs du cellulaire, s’ils vivaient des mois sans électricité, avec des hôpitaux détruits, pas de supermarchés, mais des routes bloquées par les chars d’assaut… de l’armée canadienne.

Grâce à une haute technologie, on parle de guerre humanitaire ou chirurgicale. En effet, c’est une boucherie bien planifiée! N’importe quel enfant peut distinguer un édifice sur "Google maps". Quand un pilote d’avion lance une bombe sur un hôpital ou une école, visant avec sa merveilleuse technologie de pointe, il ne s’agit pas d’une erreur de tir, mais d’un ordre donné à exécuter.

 

Références : sur le site de l’Organisation des Nations-Unies : le document traitant de la non prolifération des armes nucléaires; le document proposant le démantèlement mondial des armes nucléaires; le document de 1948 concernant la création du Conseil de sécurité.

* Les dix États élus au Conseil de sécurité, pour 2016-2017, sont l’Angola, l’Espagne, l’Égypte, le Japon, la Malaisie, La Nouvelle Zélande, le Sénégal, l’Ukraine, l’Uruguay et le Venezuela.