Les conseillers pédagogiques au cégep

2016/10/25 | Par Monique Lussier

L’auteure est présidente du Syndicat du personnel professionnel du Cégep Marie-Victorin, syndicat affilié à la FPPC-CSQ

La formation continue réunit une multitude de services de formation offerts aux adultes. On s’y inscrit pour obtenir un diplôme afin d’améliorer ses conditions de travail, ou tout simplement pour terminer un programme d’études abandonné quelques années auparavant.

La plupart des établissements collégiaux du Québec ont développé leur propre modèle de formation continue. Au cégep Marie-Victorin, par exemple, la formation continue est en continuel développement afin de répondre aux besoins de formation des adultes, qui évoluent constamment. À chaque session, près de 1 000 étudiants s’inscrivent. Le taux de réussite des examens et des travaux dépasse largement les 80 %. Comme quoi ce modèle est celui qui est le plus adapté aux besoins des étudiants adultes en formation. Bien entendu, les enseignants sont pour quelque chose dans ce succès. Mais il y a un autre acteur qui fait toute la différence : la conseillère ou le conseiller pédagogique de la formation continue.

Pourquoi joue-t-il un rôle si important? Parce que chez l’adulte en formation, l’apprentissage doit être pensé différemment. La méthode d’enseignement doit absolument refléter la psychologie de l’adulte en situation d’apprentissage. Les adultes en formation n’ont pas de temps à perdre. Le mode d’apprentissage doit être axé sur l’incontournable besoin de rattacher sa formation à quelque chose de concret. De plus, l’adulte en formation ne veut surtout pas être perçu comme un novice qui ne connait rien. Il ne se sent donc pas à l’aise dans cet environnement où seules comptent la connaissance et l’expérience de l’enseignant.

Afin de répondre à cette réalité de l’adulte en formation, le cégep Marie-Victorin a adopté un modèle qui respecte en tous points les besoins de l’adulte en formation. Il s’y sent reconnu en tant qu’être humain à part entière avec ses expériences de vie, ses connaissances acquises, ces différents rôles tant sociaux que personnels.

Pour assurer la réussite de ce modèle, le cégep a inclus dans sa structure administrative ces professionnelles et professionnels de l’éducation : les conseillers pédagogiques. Outre des tâches caractéristiques attribuées à ce corps d’emploi, telles que l’élaboration, l’implantation, la coordination, le développement, l’évaluation, la révision et le suivi des programmes d’enseignement, ils soutiennent les enseignants. En effet, l’un des rôles clés de ces professionnels de l’éducation, est l’accompagnement qu’ils font auprès des enseignantes et enseignants dans l’adaptation de leur pratique face à ces adultes en formation.

Plus encore, les conseillères et conseillers pédagogiques sont également les personnes professionnelles vers qui se tourne l’étudiant lorsqu’il a besoin de support, lorsqu’il éprouve de la difficulté dans sa relation avec un enseignant, ou encore afin de demander une révision de notes ou tout simplement lorsqu’il a besoin d’une oreille attentive.

Ils sont également directement branchés sur les besoins en formation des entreprises et ont comme mandat l’élaboration de nouveaux programmes qui répondent aux besoins du marché du travail.

Malheureusement, cette reconnaissance du rôle essentiel joué par les conseillères et conseillers pédagogiques n’est pas partagée par tous. Lors des dernières négociations, le Conseil du trésor a reconnu l’apport incontournable des enseignants au collégial en leur octroyant notamment une rémunération en conséquence. Ce n’est malheureusement pas le cas des conseillers pédagogiques. Pourtant, étant donné leur apport incontournable dans le réseau collégial québécois, ils devraient logiquement bénéficier de la même reconnaissance. À titre de présidente du syndicat du personnel professionnel du cégep Marie-Victorin, je ressens un profond sentiment d’injustice.