Inauguration de la sculpture La Force Ouvrière

2016/11/01 | Par Michel Rioux

Madame la mairesse,

Vous me permettrez, en tout premier lieu, de saluer les personnes qui ont soutenu ce projet avec enthousiasme. Normand Brouillet, qui a coordonné sans relâche nos activités, Geoffrey Innis, Serge Gendron, Marie Grégoire, François Sauvé, Michel St-Jean, Joanne Beaulieu, Louis Bibaud, Sanaa Guedira, Clément Guimond, Anne Boisvert. Ces personnes ont formé le comité organisateur du projet.

Je veux aussi remercier les personnes qui, à la Ville de Longueuil, n’ont négligé aucun effort pour que ce projet arrive à terme : en particulier Normand Williams, Christian Laforce, Serge Geoffrion, René-Pierre Sansregret, Mélanie Roldan, Nathalie Coutu.

Au nom de ce comité, qui depuis 5 ans épaule Armand Vaillancourt dans son projet qui prend véritablement son envol aujourd’hui, je voudrais féliciter la Ville de Longueuil et sa mairesse, madame St-Hilaire.

Longueuil a fait preuve d’audace en donnant à ce parc magnifique le nom de Michel Chartrand. Longueuil s’est ensuite engagée avec enthousiasme dans la réalisation de cette œuvre appelée à traverser le temps.

Il y a tellement de petits pharaons de passage, tellement de fieffés coquins dont on donne le nom à des rues, qu’on veut immortaliser dans des statues…

Il y a aussi des personnages - qui n’ont pas laissé derrière eux que de bons souvenirs - dont on a donné le nom à des ponts… et je ne parle pas ici du pont Charles-de-Gaulle… ou encore à des aéroports… et je ne parle pas ici de l’aéroport de St-Hubert…

Que l’on souligne l’engagement indéfectible de Michel Chartrand du côté du peuple québécois, dans la défense des hommes et des femmes d’ici, cela est tout à l’honneur de la Ville de Longueuil, ma ville depuis 47 ans.

Nous sommes ici en présence du résultat d’un choc provoqué par la rencontre de deux géants, Vaillancourt et Chartrand.

De ce choc est née cette œuvre, certes l’un des plus importants ouvrages d’art public au Québec, si ce n’est le plus important.

 

Une œuvre qui rend hommage à un homme, Chartrand. Mais qui rend aussi hommage à ce qui s’appelle la solidarité, ingrédient essentiel de la force ouvrière.

Vue du ciel, cette sculpture rappelle le vol des outardes. On sait qu’elles réussissent leurs longs périples grâce aux relais qu’elles organisent pour qu’à tour de rôle, elles fendent le vent afin que les autres puissent poursuivre leur vol. Ce n’est qu’au prix de ces sacrifices, par cette action collective, que la volée d’oiseaux atteint son objectif.

Pas moins de 800 personnes, organisations, entreprises et syndicats ont contribué financièrement. Nous avons reçu des dons de 5 dollars. D’autres plus importants. C’est grâce à cet élan collectif que l’objectif a finalement été atteint.

L’art n’est pas neutre.
Ce qui est lisse n’est pas de l’art.
Quand il ne provoque pas, quand il laisse indifférent, ce n’est plus de l’art.
Pour être ce qu’il doit être, il faut que l’art remue.

Je ne voudrais pas attenter à l’humilité légendaire d’Armand Vaillancourt…

Mais je veux rappeler comment ont été reçues, à leur époque, deux œuvres qui ont, depuis, marqué l’art public.

 

La tour Eiffel

Il faut relire ce qui s’est dit et écrit à son sujet quand elle s’est finalement dressée dans le ciel de Paris.

Des personnages illustres comme Émile Zola, Guy de Maupassant, Alexandre Dumas, Léon Bloy, ont tiré à boulets rouges sur cet ouvrage. « C’est le déshonneur de Paris… Nous protestons contre cette inutile et monstrueuse tour… Ce suppositoire criblé de trous… »

Et pourtant, 125 ans plus tard, que serait Paris sans la tour Eiffel ?

 

La statue de la Liberté

Il aura fallu plus de 20 ans avant que le sculpteur Bartholdi puisse assembler sa statue à New York.

Le financement a longtemps fait défaut. Le président des États-Unis, Grover Cleveland, refusait de payer pour construire le socle de ce cadeau de la France. On a menacé de la jeter à l’eau en morceaux.

Et pourtant, que serait New York sans la statue de la Liberté ?

Longueuil hérite aujourd’hui d’une œuvre qui, avec le temps, fera sa fierté.

On pourrait craindre que cette masse d’acier n’écrase. Mais c’est là la magie de l’art…

Cet acier, fruit du labeur des hommes, n’écrase pas…
Cet acier invite à la méditation…
Cet acier appelle à la contemplation…
Cet acier force le silence…

Merci à Armand Vaillancourt pour ce formidable cadeau fait à la Ville de Longueuil!

Merci à la Ville de Longueuil de l’accueillir dans le bien-nommé parc Michel-Chartrand !