Hydrocarbures : Qui nous protégera de ceux qui sont censés nous protéger?

2016/11/18 | Par Alain D'Auteuil

Par cette loi, le gouvernement déroule le tapis rouge aux gazières. Protégeons-nous de l'appétit gargantuesque des multinationales, qui, au nom de l'économie, n'ont aucun scrupule à siphonner les ressources, déposséder les gens de leurs droits fondamentaux, mentir, acheter les médias et le gouvernement par le biais des lobbyistes.

Ils éliminent tous les obstacles sur leur chemin, rien n'est à leur épreuve, car les lois, forgées au fil du temps, à leur profit, leur donnent tous les droits.

Oui, le système qu'ils ont mis en place sert à merveille leurs intérêts. Mais, au fait, qui sont ces « ils », ces milliardaires narcissiques déconnectés qui gèrent ce monde tel des marionnettistes?

Avoir de l'argent n'est pas nécessairement synonyme d'avoir du bon sens… Le dirigeant qui oserait faire passer le client avant l'actionnaire se voit relevé de ses fonctions et remplacé par un plus obéissant. Il en va de même pour les gouvernements et même les municipalités qui subissent une énorme pression du privé et qui finissent par plier et rentrer dans le rang par peur de représailles.

Mais, il y a un gros problème : comme à leur habitude, les corporations refilent la facture aux citoyens. Quand le gouvernement devient l'employé de la corporation, le citoyen devient le client et doit payer le prix : ce sont les externalités. Tout ceci est très bien expliqué dans le livre « La corporation » de Joel Bakan publié aux éditions Transcontinental en 2004, aussi disponible en DVD.

Gardez en tête que les élus veulent être réélus et pour cela ils doivent satisfaire la population qui dans le cas présent est en très grande majorité contre la fracturation et les pipelines qui viennent avec.

Plusieurs élus se bornent à dire «  la loi va passer et l’on va négocier après ». Comme on ne négocie jamais un contrat après l’avoir signé, faites pression sur les élus.

C'est notre dernière chance d’échapper à l’absurdité que serait un passage obligé par les hydrocarbures pour aller vers une énergie verte. En fait, les technologies vertes sont « tablettées » – par exemple le moteur-roues d’Hydro-Québec. Fiez-vous plutôt à la communauté scientifique qui vous dira la vérité sur notre réalité environnementale actuelle et les conséquences de tels projets, car les scientifiques n'ont rien à vendre.

Si on laisse exploiter les hydrocarbures au Québec, une fois la roche fracturée, impossible de faire marche arrière, malgré les milliards et les regrets. S'occuper de nos affaires pour une fois, avant d'être pris à faire la file pour des denrées alimentaires et l'eau? On ne peut pas boire du gaz et manger des piastres. S'il faut tout ramener à l'argent, lequel se vendra le plus cher dans le futur, le gaz ou l'eau? Présentement, le gouvernement donne pratiquement notre eau aux corporations, qui la revendent au prix fort. Toute fracturation contaminera l'eau à des kilomètres à la ronde… celle-ci voyageant par bassins versants, avec le temps, tout le réseau sera contaminé dans la vallée du Saint-Laurent. Ceux qui seront vraiment riches dans le futur seront les détenteurs de sources d'eau potable.

Il est temps, plus que jamais, c'est maintenant que tout se joue; nous sommes à la croisée des chemins : ou bien on prend le virage des hydrocarbures et on met le doigt dans l’engrenage qui mènera à notre perte (pollution, division, maladie et mort), ou bien on fait preuve de prévoyance en protégeant notre eau, notre air et nos terres. Le choix est assez clair.

On rencontre souvent une forme d'autoprotection qui consiste à se cacher la réalité, mais cette fois-ci il faut arrêter de fuir, faire face à nos peurs et s'unir pour en venir à bout. PAS QUESTION DE SE LAISSER FAIRE. Joignez-vous à un comité citoyen www.rvhq.ca (profitez-en pour signer la pétition contre le PL 106).

On ne veut pas finir comme les gens de la Pennsylvanie et du Dakota du Nord, mais, plutôt comme les Français et les Algériens qui, en se ralliant, ont réussi à tout stopper et à rester libres.