Les ambulanciers paramédicaux votent pour la grève générale illimitée

2016/11/25 | Par Richard Lahaie

La colère des ambulanciers paramédicaux, affiliés à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), s’est exprimée par un vote en faveur de la grève générale illimitée, lors d’assemblées dans chaque région du Québec. Les mandats de grève ont été votés dans des proportions de 97 % à 100 %. Les conventions collectives dans le secteur préhospitalier sont échues depuis 2015.

Les parties patronales ont été incapables jusqu’à maintenant de proposer des pistes de solution sur les enjeux de la convention collective, alors que le ministère de la Santé et des Services sociaux, de son côté, refuse de prendre part aux négociations.

« Le ministre Barrette a annoncé en mai dernier qu’il remettait la responsabilité de la négociation aux employeurs, parce que ceux-ci ont maintenant des profits garantis », explique Jean Gagnon, membre du Comité national de négociation, en entrevue à l’aut’journal.

Au cœur des négociations, on trouve les salaires, les questions relatives à la santé et sécurité au travail, la retraite progressive, la diminution des échelons salariaux et les horaires de travail (abolition des horaires de faction).

« L’horaire de faction représente des risques d’accident de travail ou routier. Il fait en sorte que l’ambulancier doit être disponible sur un quart de travail de 7 jours consécutifs, 24 heures sur 24, sur une période de 14 jours », souligne Jean Gagnon.

Les ambulanciers réguliers travaillent 40 heures par semaine et attendent les appels dans leur ambulance. Ceux sur horaire de faction assurent le travail sur les 128 autres heures de la semaine. Par exemple, un ambulancier en région peut recevoir un appel en pleine nuit ou lors d’un repas, lorsqu’il est à la maison.

Les négociations se poursuivent entre les 3 600 paramédics et la Corporation des services d’ambulance du Québec, qui est le principal employeur hors de la région de Montréal, et avec Urgences Santé, pour Montréal et Laval.

« Les représentants patronaux demandent que toute amélioration soit à coût zéro. C’est-à-dire que, s’il y a une augmentation de salaire, ils puissent retrancher l’équivalent ailleurs dans la convention collective », ajoute M. Gagnon.

Une grève générale sera éventuellement déclenchée au moment jugé opportun, selon l’évolution des négociations. M. Gagnon spécifie « que les ambulanciers paramédics sont soumis à la loi assurant les services essentiels dans le secteur de la santé et que, lors de la dernière grève dans le secteur préhospitalier, les services à la population ont été excellents ».

Rappelons que les techniciens ambulanciers paramédicaux sont des professionnels des soins médicaux d’urgence. Les tâches de ceux-ci sont l’assistance portée à une personne en détresse jusqu’à son arrivée dans un centre hospitalier.

Ils utilisent des protocoles d’intervention clinique de soins primaires, incluant le programme d’administration de cinq médicaments permettant de soulager les difficultés respiratoires, les douleurs thoraciques, l’hypoglycémie et les réactions allergiques sévères.

En plus des horaires de faction difficiles pour la vie de couple, les ambulanciers paramédics doivent affronter la mort quotidiennement pour sauver des vies.

Ils sont souvent en première ligne lors d’événements ou d’accidents graves. Ces scènes d’accident ne sont jamais des moments joyeux. En plus de sauver la vie, le paramédic doit être empathique avec les blessés et rassurant avec ceux qui les accompagnent.

C’est un métier qui demande une forte capacité de résistance au stress. À chaque appel, l’adrénaline est au maximum car, parfois, chaque seconde compte.

Le paramédic doit non seulement être en bonne forme mentale, mais également physique. Lorsque les ambulanciers doivent sortir une personne corpulente d’un logement, dont l’escalier ne permet pas l’utilisation facile d’une civière, ils doivent utiliser leur force physique.

 

Photo : Radio-Canada, 2013