Congrès de la FTQ : Dessinons l’avenir ensemble

2016/11/29 | Par Richard Lahaie

Le 31e Congrès de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) s’est ouvert le 28 novembre  au Palais des congrès de Montréal. C’est plus de 110 résolutions qui seront débattus sur le plancher du Congrès. Des changements climatiques aux inégalités sociales, en passant par le salaire minimum à 15$ de l’heure, les droits de la personne, l’application de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles ou encore les clauses de rétroactivité dans le secteur de la construction.

 

L’action politique

Mais en cette première journée de congrès, c’est l’action politique qui a été le message principal. Les conférenciers ont rappelé qu’alors que le monde entier entrait en récession en 2008, les conservateurs, dans un geste d’une immense absurdité, ont complètement massacré le régime d’assurance emplois. Réduction des prestations, allongement du nombre d’heures travaillées pour être admissible.

Les conservateurs ont de plus adoptés plusieurs lois antisyndicales. Ils se sont aussi directement attaqués aux droits syndicaux avec le projet de Loi C-525 visant à faciliter la désyndicalisation des employés relevant du Code du travail fédéral; C-377 pour obliger les syndicats à révéler tous les détails de leurs budgets. Ils ont aussi profité de leur majorité parlementaire pour s’en prendre au Fonds de solidarité des travailleurs en éliminant le crédit d’impôt.

« C’est grâce à l’action politique de la FTQ que les libéraux, portés au pouvoir, ont entendu les critiques de la FTQ à l’endroit des coupes de Stephen Harper. Les projets de Lois C-525 et C-377 ont été abrogés et le crédit d’impôt pour les travailleurs a été rétabli », a déclaré Daniel Boyer, président de la FTQ.

Le Président de la FTQ ne se fait pas d’illusion. « Nous verrons, au cours des prochains mois, comment le gouvernement Trudeau conciliera les valeurs québécoises à celles des provinces productrices de pétrole. Les signaux ne sont pas positifs. »

« Au Québec, nous avons formé des coalitions afin de combattre les politiques d'austérité du gouvernement Couillard. Au fil de nos actions, nous avons sensibilisé la population aux conséquences bien réelles des compressions budgétaires, qui se répercutent sur les travailleurs et travailleuses, les enfants, les plus démunis, les femmes et les aînés », a ajouté Marc-Édouard Joubert, le président du Conseil régional de Montréal-métropolitain de la FTQ.

Il ne faut pas confondre action politique et partisanerie politique. Chaque année, la FTQ publie des mémoires, a rappelé M. Boyer. « Nous portons des revendications, adoptées en congrès par nos membres. Nous participons à des alliances pour faire avancer nos priorités. Nous avons contribué à faire adopter des politiques sociales que l’on ne trouve pas ailleurs en Amérique du Nord. Ne pas s’occuper de la politique, c’est prendre le risque qu’elle s’occupe de nous. Ça, il n’en est pas question. »

 

Les inégalités sociales

L’élection de Donald Trump démontre que les inégalités sociales sont grandissantes, que l’écart entre les riches et les pauvres augmentent. Les inégalités sociales impliquent plusieurs dimensions tel que les revenus, la santé, l’éducation, l’accès au pouvoir politique et touchent plusieurs groupes : les jeunes, les femmes, les personnes immigrantes et les personnes handicapées.

L’évolution des inégalités sociales montre que la croissance économique a profité de façon disproportionnée au 1% le plus riche au détriment du reste de la population. Les inégalités sociales se sont accrues avec l’arrivée, au début des années 1980, des gouvernements néolibéraux qui ont concentré la richesse dans les mains d’une infime minorité.

Les libéraux règnent au Québec depuis trop longtemps. Leurs politiques ont été désastreuses pour les travailleurs québécois et extrêmement lucratives pour le 1%.

Selon le document « Une économie au service du 1% » d’Oxfam, le 1% le plus riche cumule aujourd’hui près de la moitié des richesses de la planète. Pire encore, 62 personnes possèdent autant de richesse que la moitié la plus pauvre de la population mondiale.

Les inégalités sociales seront à l’ordre du jour dans les commissions, lors de la deuxième journée du Congrès.

 

Les changements climatiques

La sonnette d’alarme a été entendue par la FTQ. M. Boyer a déclaré : « Nous avons organisé une tournée médiatique à travers le Québec, afin de rencontrer les membres et d’alimenter la réflexion pour la rédaction de la déclaration climatique ». Cette déclaration climatique sera présentée lors de la troisième journée du Congrès. La lutte contre les changements climatiques est primordiale.