Greenpeace Canada bloque les tours de chargement de pétrole

2016/12/05 | Par Greenpeace

Montréal, le 5 décembre 2016 - Des activistes de Greenpeace Canada ont escaladé les tours destinées à charger le pétrole des sables bitumineux dans les pétroliers au terminal de la Ligne 9b de Enbridge, dans le Port de Montréal. Ils tiennent une bannière sur laquelle il est inscrit “Stop pipelines : Protégeons l’eau et le climat”. Cette action fait suite à de récentes et inquiétantes révélations sur la sécurité de ce pipeline et à l’approbation par le gouvernement fédéral du pipeline de Kinder Morgan et de celui d’Enbridge (Ligne3). Elle exprime également un message pancanadien d’opposition contre les pipelines, alors que les premiers ministres du Canada se réuniront pour discuter des changements climatiques les 8 et 9 décembre prochain.

« D’Ouest en Est, nous nous mobilisons contre les pipelines des sables bitumineux, dont la mise en service compromet nos engagements climatiques et bafoue les droits des Premières Nations. Nous ne resterons pas les bras croisés alors que nos gouvernements approuvent des pipelines qui menacent nos communautés et autorisent de nouvelles mines des sables bitumineux qui les approvisionnent » a déclaré, Marie-Eve Robert, une des activistes accrochée à l’une des tours de chargement des pétroliers. « Notre message au premier ministre Trudeau et aux autres premiers ministres est le suivant : vous avez laissé tomber la protection du climat et de l’eau et vous rencontrerez une résistance infaillible si ces pipelines étaient construits »

Les activistes sont arrivés sur le site tôt ce matin : trois d’entre eux ont escaladé les tours de chargement du pétrole des sables bitumineux et sont en train d'accrocher une bannière alors que deux autres s’attachaient aux pieds de ces mêmes tours, bloquant leur accès. Les activistes resteront en place sur ces tours de manière à bloquer le chargement de pétrole sur les pétroliers. La grille d’accès au site est également bloquée par deux activistes.

 « Faire circuler du bitume dans le vieux pipeline Ligne 9b menace l’eau potable de près de deux millions de personnes de la région de Montréal. Ce pipeline n’aurait pas dû être autorisé sans le consentement des Premières Nations et des communautés qui vivent le long de son tracé.  De plus, construire le pipeline Énergie Est augmenterait encore plus les risques, et ce, pour les décennies à venir », a déclaré Mel Goyer, une des deux activistes enchainées à la grille d’entrée du terminal. « Nous bloquons ce pipeline aujourd’hui et nous sommes prêts à bloquer les autres projets pour protéger nos communautés, l’eau potable, les rivières et le climat planétaire ».

Un an après l’inversion de son pipeline, Enbridge connaît de nombreux problèmes avec la Ligne 9b, devant excaver et réparer ce pipeline à plus de 60 endroits. La ligne 9b a été inversée en décembre 2015 permettant pour la première fois que de grandes quantités de pétrole lourd des sables bitumineux, un des pétroles les plus polluants à produire, arrivent au Québec. Greenpeace Canada rappelle que, selon l’Académie national des sciences des États-Unis, un déversement de bitume dilué ne peut être nettoyé et que, selon des professeurs du Centre national de formation en traitement de l’eau, il n’existe pas de pas de plan B pour 23 des 26 stations d’eau de la région de Montréal qui seraient contaminées en cas de déversement dans la rivière des Outaouais.

Greenpeace Canada rappelle également aux premiers ministres et au Premier ministre Trudeau que plus de 300 villes au Québec, incluant la Communauté Métropolitaine de Montréal, ainsi que l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador et l’UPA s’opposent au controversé projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada. Sur la côte Ouest, plus de 22 municipalités et 59 Premières Nations sont opposées à l’oléoduc TransMountain de Kinder Morgan, qui transporterait du pétrole des sables bitumineux de l’Alberta vers Burnaby en Colombie-Britannique.

« M. Trudeau a dit que la forêt pluviale du Grand Ours n’était pas un endroit pour un pipeline, mais nous pensons que la rivière des Outaouais ou le fleuve Saint-Laurent sont tout aussi précieux. Construire de nouveaux pipelines comme Énergie Est au Québec ou Kinder Morgan en Colombie-Britannique bafouerait les droits des Premières Nations et rendrait hors d’atteinte les engagements climatiques pris par le Canada à Paris », a déclaré le responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada, Patrick Bonin. « Nous ne pouvons rester là sans rien faire alors que nos gouvernements échouent à protéger notre climat et notre eau potable. Tant qu’ils encourageront la construction d’infrastructures polluantes comme ces nouveaux pipelines des sables bitumineux, la résistance ne cessera de grandir. »