Marche pour les droits des femmes, samedi.

2017/01/20 | Par Richard Lahaie

Au lendemain de l’assermentation de Donald Trump, les femmes vont faire entendre leur indignation en réponse aux attitudes et aux messages discriminatoires envers des femmes du nouveau Président états-unien par une marche à Washington. Il y aura 400 événements d’appuis dans 40 pays, dont celui de Montréal sur l’esplanade de la Place des Arts.

Initiée sur une page Facebook, l’idée s’est propagée dans les autres pays comme une traînée de poudre. Dans une entrevue, l’organisatrice de l’événement à Montréal, Alia Hassan-Cournol, explique que « les médias sociaux ne peuvent remplacer l’asphalte ».

Le but de cette manifestation est un appui à la marche de Washington pour défendre et soutenir les droits des femmes et dénoncer la misogynie et le sexisme de Trump, lors de la campagne présidentielle.

« Plus largement, c’est une marche pour dénoncer le populisme et pour réaffirmer les droits des femmes qui sont remis en question aux États-Unis et un peu partout sur la planète », d’ajouter madame Hassan-Cournol.

À Washington, plusieurs artistes participeront à l’événement tel que Katy Perry, Cher, Scarlett Johansson et Madonna. À Montréal, la directrice générale d’Amnistie internationale, Béatrice Vaugrante, sera ambassadrice de l’événement. Pénélope McQuade et d’autres personnalités du milieu artistique y seront également.

En date du 15 janvier, près de 200 000 personnes ont indiqué sur la page Facebook de la marche qu’elles allaient participer à la marche à Washington. À Montréal, l’objectif est plus modeste. Les organisatrices attendent entre 2000 à 3000 personnes. Elles invitent tout le monde à participer, pas seulement les femmes.

La marche des femmes enverra un message clair au nouveau Président lors de son premier jour de mandat, et au monde, que les droits de la femme sont des droits humains. Madame Hassan-Cournol explique « nous voulons alerter la société civile de la problématique de la remise en cause des droits des femmes dans la réalité du Québec. C’est l’occasion de donner la parole à toutes les femmes ».

Questionné sur les propos de Bernard Gauthier à l’émission de télévision Tout le monde en parle, Alia Hassan-Cournol raconte que « malheureusement, on n’est pas épargné au Québec par le populisme. En tant que femme et militante, il faut que l’on se serre les coudes et que l’on agisse à travers des actions (marche, pétitions, etc.). Il faut réagir à ce genre de propos où qu’il soit véhiculé ».

Donald Trump s’est montré comme étant un individu vulgaire, sexiste, populiste et raciste. Mais, durant la campagne électorale pour la présidence des États-Unis, Trump s’est présenté comme étant le candidat anti-establishment. Il se proposait comme alternative à l’élite politique états-unienne.

Depuis qu’il est élu, il a formé un cabinet controversé. L’ensemble des membres de ce cabinet ministériel détient une fortune évaluée à 14 milliards de dollars. C’est 30 fois plus que l’équipe Bush, qui était composé de « grosses fortunes ».

Trump a nommé Steven Mnuchin comme ministre des Finances. Mnuchin est passé par Goldman Sachs, la fameuse banque qui s’est fait connaître pour sa fabrication de produits dérivés financiers pendant la crise des subprimes en 2008. Un choix étrange quand on sait qu’en campagne électorale Trump voulait réduire l’influence de Wall Street et des grands intérêts économiques à Washington.

Son futur secrétaire d’État au Travail, Andy Budzer, est le patron d’une chaîne de restauration rapide, qui est contre l’augmentation du salaire minimum. Au Commerce, Donald Trump a choisi Wilbur Ross, le « roi des faillites », qui a travaillé longtemps pour la banque Rothschild et avait aidé Trump, à la fin des années 1980, lorsque ses casinos d'Atlantic City étaient en difficultés.

Le ministre de la Santé sera l’ex-chirurgien orthopédique, Tom Price, qui est un farouche opposant à l’avortement et à la réforme de l’assurance-maladie. Au ministère du Logement, Trump a nommé Ben Carson, un ultra-religieux, qui s’est fait connaître pour ses déclarations provocatrices sur l’homosexualité, l’esclavage, l’Holocauste, etc. Au ministère de la Justice, ce sera Jeff Sessions, sénateur raciste de l’Alabama, qui aurait dit qu’il considérait les membres du Ku Klux Klan comme des gens bien.

La secrétaire à l’Éducation, Betsy DeVos, est une championne de la privatisation de l’Éducation.

Le ministre des Affaires étrangères sera Rex Tillerson, ex-patron d’ExxonMobil. Il a des contrats pétroliers de plusieurs milliards de dollars avec la Russie et est très ami avec le Président Poutine.

Rendez-vous sur l’Esplanade de la Place des Arts, samedi, 21 janvier, à 11h00