Hôtel des Gouverneurs : Lock-out en cadeau de Noël

2017/01/30 | Par Richard Lahaie

Le 14 décembre dernier, la direction de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis a décrété un lock-out au petit matin. C’est environ 100 travailleurs et travailleuses qui se sont retrouvé sans salaire à quelques jours de Noël.

« Décréter un lock-out une semaine avant le congé des fêtes, c’est « cheap » de la part de l’employeur », de déclarer Yvon Therrien, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (STTHGPD).

Afin de coordonner les négociations, le syndicat a décidé de partager, avec les autres syndicats hôteliers, une plateforme des revendications communes qu’ils ont défendu a leurs tables de négociation respectives.

La plateforme regroupe certaines demandes communes, mais chaque hôtel a ses particularités. La majorité des employeurs hôteliers ont accepté les revendications de la plateforme et ont signé des conventions collectives durant la période estivale.

« Nous négocions depuis le mois de mai dernier, mais les pourparlers piétinaient. L’employeur a même retiré son engagement relativement à certains éléments normatifs sur lesquels les parties s’étaient pourtant entendues, lors des discussions à la table de négociation », de raconter Yvon Therrien.

Le 7 décembre, coup de théâtre! L’employeur a déposé une offre qu’il qualifie de finale. Selon M. Therrien, « L’augmentation salariale était intéressante, mais les conditions de travail ne valaient rien ».

À 5 heures du matin, le 14 décembre, un groupe de gardiens de sécurité entre dans l’hôtel et ils demandent à tous les employés présents de quitter l’établissement. Les vêtements sont récupérés sous escorte. On refuse l’accès aux employés qui arrivent pour commencer leur quart de travail. On leur annonce qu’ils n’ont plus d’emploi.

Depuis, les 23 cadres de l’hôtel font le service aux chambres, l’entretien général et la réception. « Durant cette période de l’année, il y a environ une centaine de chambres qui sont louées sur les 350 disponibles. Mais quand les grands événements du 375e de Montréal et la semaine de relâche arriveront, nous croyons que l’employeur fera appel en douce à des briseurs de grève », d’ajouter Yvon Therrien.


Intimidations

« La direction de l’hôtel a envoyé sur le trottoir, le chef de la sécurité, pour provoquer les syndiqués qui manifestent devant l’hôtel. Mais la tentative d’intimidation a eu l’effet inverse. Ça resserré les liens entre syndiqués », d’expliquer Yvon Therrien.

Il ajoute que « l’on a des couples qui travaillent à l’hôtel. La direction a tourné méchamment le couteau dans la plaie en disant : C’est dommage, ça va faire deux salaires de moins dans votre ménage ».

Les provocations de l’employeur visent à provoquer des altercations entre les lock-outés et la sécurité. Ainsi, la direction voudrait demander une injonction interdisant aux syndiqués de manifester devant l’hôtel.

L’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis est un des huit établissements hôteliers que possède le propriétaire et le seul en lock-out.

Affilié à la Fédération du commerce–CSN, le STTHGPD représente environ 100 membres.