Des actions directes contre la banque Toronto Dominion

2017/02/06 | Par Justice Climatique Montréal

Aujourd'hui, 1er février, les membres de la communauté de Tio'tia:ke (Montréal) ont agi en solidarité avec les gardiens de la terre et de l'eau à Standing Rock qui font face à de graves abus de leurs droits et leurs personnes. À Montréal, environ une centaine de personnes ont marché pour attirer l’attention envers cette cruciale lutte pour l'environnement et la justice sociale. 

Ils ont livré des pétitions avec plus de 500,000 signatures à 2 bureaux locaux de la Banque TD afin qu'elle se retire son financement de la construction de l'oléoduc. Deux porte-paroles de Justice climatique Montréal ont pu entrer dans les banques afin de livrer le message de Standing Rock et ses alliés directement aux gérants de la banque, en disant que les gens continueront de prendre action jusqu’au moment que TD met fin à son financement des oléoducs destructeurs.

Cette action fait partie d'un ensemble plus vaste d'actions dirigées par une coalition de nations autochtones et de groupes environnementaux partout dans le monde afin de livrer des pétitions aux sièges sociaux et aux bureaux locaux des banques finançant ce projet d'oléoduc. Ces douzaines d'actions sont dirigés contre les institutions financières suivantes: Bank of Tokyo Mitsubishi, UFJ, BayernLB, BBVA, BNP Paribas, Citigroup, Crédit Agricole, DNB ASA, ICBC, ING, Intesa Sanpaolo, Mizuho Bank, Natixis, SMBC, Société Générale, SunTrust Robinson Humphrey, TD Bank et Wells Fargo. Une liste complète d'actions peut se trouver en cliquant ici.

Les 17 banques finançant le projet d'oléoduc aux Dakotas sont des cibles importantes dans la lutte globale pour le respect des droits autochtones et environnementaux. Selon Dave Archambault, chef Sioux de Standing Rock : "En essayant d'accélérer le processus pour la construction de l'oléoduc, le président Trump a montré clairement que ces priorités mensongères sont la santé des donateurs de son parti plutôt que l'intérêt public. Les banques ont maintenant l'opportunité de mettre un frein à cette attaque sauvage sur nos droits territoriaux et sur l'eau ou d'être complice et de perdre des millions de dollars." (traduction)

Le chef Archambault fait référence au décret présidentiel de Donald Trump du 24 Janvier dernier, avec but d’accélérer la construction de cet oléoduc aux États-Unis. Le décret donne le feu vert aux compagnies pour garder le tracé initial sans tenir compte du lac Oahe, mettant en danger celui-ci et les populations environnantes. En plus, aujourd’hui nous avons appris que le Secrétaire de l’armée (américaine) fait pression sur le U.S. Army Corps of Engineers pour concéder une servitude pour le projet, qui aurait comme effet de contourner l’évaluation environnementale mandatée par l’administration Obama.

Le projet de l'oléoduc Dakota Access est maintenant dans une phase critique. Celle de son financement par les 17 banques. Elles font face à de multiples pressions et certaines d'entre elles commencent à critiquer ouvertement les constructeurs comme n'étant pas assez à l'écoute des préoccupations de la nation Sioux de Standing Rock.

Cette pression sur les banques a augmenté dans les dernières semaines et des centaines de milliers de personnes autour du monde ont signé les pétitions réclamant l'arrêt du financement au projet. Des milliers de personnes ont carrément fermé leurs comptes bancaires et plus de 50 millions de dollars ont été retirés. Cette semaine 500 000 autres personnes autour du monde ont fait pression sur des banques de retirer leurs investissements dans le pipeline Dakota Access.

Judith Leblanc, Directrice du Native Organizers’ Alliance et membre de la tribu Caddo de la ville d'Oklahoma dit, "La décision de construire l'oléoduc (DAPL) est fabriquée dans les couloirs du pouvoir par une poignée de représentants des banques et des industriels, prêts à sacrifier la Terre-Mère pour le profit. La décision de les arrêter est réalisée par plusieurs personnes tout autour du monde, qui, comprenons que la Mère Terre nous donne la vie et l'eau. Il est maintenant temps pour les investisseurs d'être également présent pour la Terre Mère. Nous avons commencé à Standing Rock. Maintenant Standing Rock est partout." (traduction)

Kristen Perry, organisatrice avec Justice Climatique Montréal nous dit:" Nous avons besoin de stopper le financement de ces projets qui mettent en danger, l'eau, la terre et nos communautés et nous devons répondre à l'appel des défenseurs environnementaux pour du support et des actions directes. Il est crucial de mettre l'effort de nos communautés en avant plan pour trouver ensemble des solutions face aux crises environnementales. Nous devons mettre de la pression pour un désinvestissement de ces projets destructeurs. C'est un moyen concret pour démontrer notre solidarité avec les communautés autochtones vivant avec des frontières issues de l'héritage colonial."(traduction)

Le Campement de la Roche Sacrée (Sacred Stone Camp) et leurs alliées sont déterminés à rester sur place aussi longtemps que la machinerie pour la construction de l'oléoduc demeure sur la dépouille du traité territorial d'Oceti Sakowin. Aussi longtemps que les investissements financiers serviront à des projets destructeurs des droits humains et dévasterons notre climat, notre eau. Le peuple se lèvera. Standing Rock est seulement le dernier d'une série de luttes et malheureusement il ne sera pas probablement le dernier.

Justice Climatique Montréal est un groupe d'éducation populaire, de mobilisation et d'actions collectives en solidarité avec les communautés directement touchés par les changements climatiques issus de bouleversements environnementaux. Nous sommes un groupe de terrain ayant une approche d'actions solidaires avec les communautés ciblées par les oppressions découlant entre autres de la colonisation.