Après Walmart et Couche-tard, voici Brault & Martineau

2017/03/07 | Par Richard Lahaie

Le 24 février dernier, le Tribunal administratif du travail a émis une ordonnance provisoire à l'encontre de la direction de la chaîne de magasins de meubles Brault & Martineau. Celle-ci ordonne de ne pas vendre le magasin de Repentigny et de maintenir les activités, déclare que les offres présentées par l'employeur aux magasins de Repentigny et de Jean-Talon sont nulles et non avenues, ordonne à l'employeur de négocier de bonne foi et de cesser d'entraver les activités syndicales.

Rejoint en entrevue téléphonique, Jean-Marc Caron, coordonnateur au recrutement pour le syndicat des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC), précise que «l'employeur a une attitude de mauvaise foi. Son but est de casser le syndicat et de faire accepter des offres à rabais. Il a annoncé la fermeture du magasin de Repentigny la journée même où il y a déposé une offre globale».

«L'employeur a invoqué la mauvaise situation du magasin comme raison de sa fermeture et le fait que cette succursale ne serait pas rentable. Ce magasin est en exploitation depuis 2001», de dire M. Caron.

Ce comportement rappelle celui de Wal-mart à Jonquière, en 2005, qui avait fermé sa succursale après que les employés s'étaient syndiqués. Souvenons-nous qu'en 2013, la direction de Couche-Tard avait fermé deux dépanneurs syndiqués.

Dans l'ordonnance provisoire, on peut y lire que «tout de suite après l'annonce de la fermeture, l'employeur a déposé une offre globale au syndicat pour une convention collective d'un an. L'offre globale reflète le statu quo sur les salaires, les bénéfices et les avantages marginaux, et rejette les demandes syndicales.

Malgré l'annonce que les employés, qui perdront leur emploi, ne seront pas relocalisés dans une autre succursale, «l'annonce de la fermeture de la succursale de Repentigny a créé un vent de solidarité chez les employés des autres magasins de la chaîne», d'ajouter Jean-Marc Caron.

Pour les établissements de Repentigny et Jean-Talon, une demande d'arbitrage a été réclamée. L'arbitre sera nommé dans les prochaines semaines. Il y aura donc une convention collective de travail, qui sera imposée par un arbitre.

Pour ne pas négocier la première convention collective du magasin de Laval, l'employeur a mis en lock-out les employés le 21 mars 2016. Une ordonnance a obligé l'employeur à cesser l'utilisation de briseurs de grève dans ce magasin.

Les ventes réalisées par Internet sont une problématique nouvelle dans les négociations des conventions collectives du domaine commercial. «Chez Brault & Martineau, les vendeurs sont rémunéré 100% à la commission. Ainsi, un client qui vient en magasin pour recueillir des informations et fait ses achats en ligne, ça pose un problème pour l'émission de la commission à un employé», explique M. Caron.

Le magasin de Laval est syndiqué depuis décembre 2015 et ceux de Repentigny et Jean-Talon depuis avril 2016.