Le financement du réseau collégial québécois – Quelques pistes de solution

2017/03/07 | Par IREC

La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) dévoilait cette semaine un rapport de recherche réalisé par l’IRÉC intitulé Le financement du réseau collégial québécois – Quelques pistes de solution. On y explique les lacunes du financement des cégeps qui font particulièrement mal aux établissements régionaux, où les récentes coupures ont des effets très concrets sur la qualité des services offerts aux étudiants.

Les paramètres de la formule de financement des cégeps ne permettent plus aux établissements collégiaux de s’adapter aux changements sociodémographiques que vit le Québec, ni même d’atteindre les objectifs déclarés du gouvernement. Les compressions récentes mettent au jour les iniquités structurelles de cette formule de répartition. Pour la seule dernière année (2014-2015 à 2015-2016), quatre des cinq volets de financement ont subi des compressions moyennes de 11,2 %, soit une ponction totale de 75 M$ dans leur allocation initiale.

Aux fins de l’analyse, les 48 cégeps sont d’abord classifiés selon leur taille, puis répartis également en trois catégories : petits, moyens et grands. Cette classification illustre que les cégeps de petite taille, souvent défavorisés par la formule de financement, se situent en majorité à l’extérieur des grands centres. La variation régionale du taux de scolarisation et le déclin démographique envisagé défavorisent les petits cégeps, qui comptent souvent une population régionale moins scolarisée.

 

Vers une stabilisation du réseau collégial québécois

Les mesures contenues dans le rapport visent à assurer l’accessibilité à des formations et à des environnements de qualité équivalente sur l’ensemble du territoire et à arrimer ces modifications aux ambitions sociales et politiques du Québec concernant le rehaussement de la scolarisation des Québécois. Afin de rétablir une offre de services convenable, les chercheurs recommandent l’adoption de trois scénarios proposés en bloc, soit un réinvestissement de 83,5 M$, en sus des coûts de système et de la croissance des effectifs souhaitée.

Le rapport retient en effet trois scénarios pour réduire les iniquités de la formule, dans une perspective de ré-investissement. Parmi les mesures proposées, on trouve notamment l’ajout d’une enveloppe dédiée à l’atteinte de cibles précises pour accroître la fréquentation et la diplomation des étudiants.

Cette enveloppe (appelée « annexe S » dans le rapport) serait composée de deux volets permettant

1) l’amélioration du recrutement des EPG ;

2) de stimuler le recrutement en offrant des ressources financières aux cégeps qui réussissent à recruter.

Les chercheurs suggèrent d’y investir 15 M$. Les nouveaux effectifs ainsi recrutés pourraient compenser de façon durable les tendances démographiques et aider à l’atteinte des objectifs déclarés du gouvernement sur le plan de la scolarisation.

Vous pouvez télécharger le rapport complet ici. Vous pouvez également télécharger le rapport précédent qui dressait la table pour celui-ci : Le financement du réseau collégial : un bref état des lieux.