NEWROZ 2017 et Journée contre la discrimination (ONU)

2017/03/24 | Par Pierre Jasmin

Images d’archives kurdes internationales

Le 21 mars dès 19 heures à Laval, débutait la fête Kurde du Newroz (prononcer névrose!) dont l’origine se perd dans un passé nébuleux zoroastre saluant le printemps, sorte d’équivalent, avec le symbole du feu très présent, de la Saint-Jean Baptiste par laquelle les Québécois saluent l’été.

L’accueil immensément chaleureux voit les invités amenés à trois tables différentes (sur au moins soixante dressées, chacune avec au moins huit places) par de très fières hôtesses qui parlent un français impeccable. Leur maquillage rehausse le feu des regards noirs (voir photo d’archives) et leurs robes mettent en valeur leur taille élancée, avec un exubérant (hélas non illustré ici) mélange de couleurs vertes, rouges et blanches : elles ont pour but d’évoquer le drapeau du Kurdistan, proche de l’Italie et encore davantage de celui des Patriotes, le rouge étant en bande horizontale en haut, pour symboliser en priorité leur détermination inextinguible.

La présence d’une multitude de petits enfants jouant sans retenue au centre de l’immense salle et la gaîté des musiques entraînantes choisies ont vivement inspiré les discours de deux invités de marque à cette fête : la députée de Taillon, Mme Diane Lamarre, porte-parole de la Santé et tête de Turc (!) du ministre Barrette, et le maire de Laval, M. Marc Demers, dans leurs propos au nationalisme devenu lyrique dans ces très belles circonstances.

Dimitri Roussopoulos en a profité pour demander à la député péquiste de bien vouloir relayer le souffle kurde à l’Assemblée nationale, comme on sait qu’Amir Khadir de Québec Solidaire le fera. Dimitri, tout juste de retour de Turquie, s’apprête à faire, jeudi le 23 mars, une conférence à l’Université Concordia (ici).

À nos tables, se pressaient les kurdes Rukan Eren et Burcu Emec en habits festifs, les militants du Réseau de solidarité kurde de Montréal, Dimitri, Adèle Surprenant, Antoine Khalili, Michel Lambert (Alternatives), Nathan McDonnell, Mustapha Karakus, Édip Demirbilek et Irmak Taner (et j’en oublie, dont la première à nous accueillir qui remplit le rôle exigeant de maîtresse de cérémonie sur la scène…). La soirée se poursuivra par chants et danses énergiques tels qu’on les admirait en janvier dans notre description du film de madame Akyol[1].

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L’après-midi des Artistes pour la Paix (Izabella Marengo, secrétaire et Pierre Jasmin, vice-président) avait débuté dans le Grand Hall de l’Hôtel-de-Ville de Montréal : le maire Denis Coderre très en forme y accueillait, à l’aide d’un vibrant discours de fraternité et de vivre-ensemble, la cérémonie traditionnelle du 21 mars marquant la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale (ONU).  

Des discours inspirés par Frantz Voltaire et madame Émilie Nicolas (lutte des Noirs), la chanson de John Lennon interprétée par un cantor juif, la présence de bénévoles militants de toutes races y compris l’union des Africains du Québec et amis solidaires d’Afrique, une publicité d’une page de nos amis de la Fondation Michaëlle-Jean qui appelle à la lutte contre le racisme (en rappelant sa belle initiative au Musée des Beaux-Arts de Montréal avec des artistes musulmanes[2]), tous convient la population entière (y compris celles de Chicoutimi, Gatineau, Joliette, Québec et Trois-Rivières) à une semaine entière d’actions pour un nouvel humanisme et contre le racisme (rappelons la motion de la député libérale fédérale Iqra Khalid contre l'islamophobie).

Cette semaine d’actions culminera avec la marche du 26 mars qui partira du parc Émilie-Gamelin sous le thème rassembleur « L’ÉGALITÉ, C’EST NOTRE AFFAIRE À TOUS! ».

Car les Artistes pour la Paix, tout comme Will Prosper, refusent de vivre dans une société où :

- un Traouré, Ben Saïd ou Sanchez est discriminé à l’embauche à cause de son nom
- un immigrant racisé n’a pas un emploi à la hauteur de ses qualifications
- un travailleur gagne cent fois moins que le président de la compagnie qui l’emploie
- un Québécois noir ou autochtone est profilé par la police
- des Québécoises portant un foulard se font agresser dans la rue
- les mosquées ou les synagogues se font vandaliser
- une personne transgenre se fait ridiculiser
- une personne handicapée n’a pas l’accès à l’emploi
- un pauvre risque de vivre dix ans de moins qu’un riche

Marchons pour ceux qui, à cause de leur différence, n’ont pas les mêmes chances!
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