Maclean’s : Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux

2017/03/28 | Par Étienne-Alexandre Beauregard

Ces derniers jours, le Québec a été secoué par la controverse émanant d’un article d’Andrew Potter dans le Maclean’s disant que la société québécoise était pathologiquement aliénée et antipathique. Quasi-immédatement, Potter s’est rétracté, s’excusant pour ses propos fort blessants à l’égard du Québec.

Trois jours plus tard, Scott Gilmore a écrit dans le même magazine que les Québécois sont des intolérants qui briment la liberté d’expression des Québecphobes. Sans surprise, l’article a été tout aussi mal accueilli au Québec que le premier et avec raison.

Il est absolument normal que les Québécois soient blessés, en colère, à cause des articles tout à fait insultants publiés à répétition dans le Maclean’s et de tous propos québecphobes tenus au Canada. Ce qui est anormal, par contre, c’est que le Québec refuse de prendre action pour se sortir de sa situation peu avantageuse où il se laisse piétiner par des Canadiens méprisants de la sorte.

N’oublions pas que le Québec a élu 70 députés du Parti Libéral du Québec pour former le gouvernement en 2014, des lavettes totalement soumises au pouvoir d’Ottawa qui ne feront jamais rien pour défendre les intérêts des Québécois à l’intérieur du Canada. N’oublions pas que le Québec a élu 40 députés sur 78 au nom du Parti Libéral du Canada en 2015, dont le chef nie ardemment l’existence même d’une nation québécoise au sein du Canada.

 Les Québécois sont parfois très durs à suivre. Autant ils se déchaînent lorsque le Canada manifeste un peu trop ouvertement sa québecphobie, autant ils sont les premiers à voter contre leur propre nation le jour du vote.

Quand on provoque sa propre infériorité année après année, il ne faut pas être surpris lorsqu’on se rend compte que plus personne au Canada ne nous prend au sérieux, assez pour écrire des calomnies pareilles avec la certitude de s’en sortir, car les Canadiens voient bien que le Québec jappe fort, mais a cessé de mordre depuis longtemps.

En 150 ans de fédéralisme canadien, jamais le Québec n’a été respecté dans ce pays qu’il a pourtant construit de ses mains. Afin que les Québécois soient enfin respectés comme peuple, il n’y a qu’un seul chemin qui s’ouvre à eux et c’est celui de l’indépendance nationale.