L'industrie des batteries au lithium : une opportunité pour le Québec

2017/04/11 | Par IREC

L’annonce de la création prochaine d’une grappe du transport électrique et de la tenue d’un forum le 10 avril pour discuter des grands axes qui devraient charpenter son approche stratégique ouvre des perspectives stimulantes. Le Québec, on le sait – Alexandre Taillefer, qui préside le comité consultatif, ne cesse de le répéter – possède un incroyable potentiel pour profiter d’une révolution technologique qui se déploie à grande vitesse. Avec ses énormes réserves d’énergie propre, avec des gisements de matériaux stratégiques essentiels pour l’essor des technologies émergentes, avec une expertise scientifique de premier plan et un noyau d’entreprises innovatrices, l’économie québécoise dispose d’atouts exceptionnels.

Une approche intégrée qui saura combiner politique industrielle et stratégie énergétique ouvre, en effet, des perspectives éminemment porteuses pour le renouvellement du secteur manufacturier, le redressement de la balance commerciale (actuellement plombée par les importations d’énergies fossiles) et la mise en place d’une structure industrielle qui pourrait servir d’assise à la transition écologique de l’économie.

Pour saisir pleinement les possibles de la conjoncture, un effort s’impose pour élaborer une vision rassembleuse susceptible de mobiliser l’ensemble des acteurs économiques et de rallier des appuis larges dans la population. Il faudra consacrer des moyens considérables à la réussite d’une telle ambition, et la pertinence de les réunir doit devenir évidente pour le plus grand nombre d’intervenants.

La démarche annoncée doit s’inscrire et s’inspirer des meilleures pratiques et des exemples de réussite[1] des politiques industrielles qui, un peu partout dans le monde, participent du renouvellement des modèles d’affaires et, plus globalement, des changements de paradigme dans divers domaines de la production.

À cet égard, on ne peut que déplorer l’absence malheureuse de représentants des réseaux syndicaux et environnementaux dans le groupe consultatif. La concertation et la participation de toutes les parties prenantes constituent une indispensable condition de réussite. Il faut espérer que des correctifs seront apportés. Le travail à accomplir est trop immense pour se priver des contributions de toutes les organisations susceptibles de faire avancer les choses. 

Afin de contribuer à l’effort collectif requis et dans le but d’apporter quelques matériaux utiles à l’éventuel forum, nous entreprenons la publication d’une série de notes d’intervention pour alimenter la réflexion sur le potentiel québécois dans ce domaine. Outre la présente note sur l’industrie des batteries pour véhicule électrique, au cours des prochaines semaines des notes paraîtront sur les enjeux particuliers de cette industrie pour les équipements de transport lourd ainsi que sur le stockage d’énergie pour l’immobilier.

Il n’est pas fortuit d’entreprendre cet exercice par un premier survol des enjeux liés au domaine des batteries. Il s’agit en fait du secteur le plus névralgique pour la mise en place d’une filière d’électrification du transport.  C’est en effet des technologies de stockage de l’énergie que dépend l’autonomie des véhicules électriques et c’est sur cette caractéristique que se joue en grande partie la capacité de ces derniers de déloger les véhicules à combustion d’énergie fossile. Fort heureusement, le Québec est en excellente position pour aspirer à occuper une place de choix dans le peloton de tête de cette filière déterminante pour le succès de la révolution des véhicules électriques. Avant de discuter plus avant de ses avantages concurrentiels en ces matières, il faut bien comprendre la dynamique du marché dans lequel devra s’inscrire l’industrie des batteries.

L’urgence d’agir rapidement en faveur de la transition vers une économie à faible émission carbone ne fait plus de doute. Le plan de mise en œuvre d’une grappe industrielle des véhicules électriques et intelligents offre une occasion privilégiée de concertation et de mobilisation. Une vision stratégique partagée et des moyens d’action à la hauteur des défis et du potentiel pourraient permettre, dès maintenant, de recadrer le développement industriel dans le paradigme de la transition énergétique de l’économie.  

LaNote d’intervention complète, rédigée par Gilles L. Bourque et Robert Laplante, est disponible à l’adresse suivante : http://www.irec.net/index.jsp?p=76

 

[1] Voir en particulier, Gilles L. Bourque et Robert Laplante, Transition énergétique et renouvellement du modèle québécois de développement, http://www.irec.net/upload/File/transition_ei_nergei_tique_et_renouvellement_du_modei_le_quei_bei_cois_de_dei_veloppement.pdf.