Perdre sa vie à la gagner

2017/04/28 | Par Richard Lahaie

Le 28 avril marque la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. Elle est célébrée à l’échelle mondiale depuis 1996 à l’initiative du mouvement syndical. Le but de cette journée est de rendre hommage aux victimes d’accidents du travail et de maladies professionnelles en organisant à cette date des mobilisations et campagnes de sensibilisation aux quatre coins de la planète.

Selon les chiffres de la CSN, en 2015, 196 personnes sont mortes en raison d’une maladie professionnelle ou d’un accident du travail. Parmi ces décès, 118 ont été causés par l’amiante, 4 par la silice, 12 sont survenus à la suite d’une chute, 19 sont liés à l’utilisation de véhicules et 27 sont survenus à la suite de contacts avec de l’équipement ou un objet. On retrouve, en majorité, ces victimes dans les secteurs de la gestion des déchets, de la construction, de l’éducation, de l’exploitation forestière, de la fonderie, de la sidérurgie, des mines et des scieries.

La santé et la sécurité au travail est un droit non négociable. Pourtant, la situation est alarmante. Au nom d’une soi-disant rationalisation des coûts au sein des entreprises, le patronat contribue à créer des victimes et à dégrader la santé des travailleurs au sein de leur entreprise.

Les travailleurs sont souvent considérés comme étant de la main d’œuvre remplaçable. Seul le profit a un intérêt aux yeux des patrons. Pour le patronat, les coûts liés à la prévention des risques et à la protection des salariés sont remis en cause.

 

Canadian Tire, l’Équipeur et Sport Expert

Amélie Nguyen, la coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière (CISO) a expliqué par courriel à l’aut’journal que « Canadian Tire et ses compagnies affiliées, l’Équipeur et Sport Expert, ont refusé de signer l’Accord sur la sécurité incendie et la sécurité des bâtiments au Bangladesh. De plus, elles refusent de divulguer les compagnies du Bangladesh qui leur fournissent des vêtements, bloquant toute responsabilité de leur part ».

Le syndicat des Métallos organise une campagne de sensibilisation intitulé « Agissez au grand jour », qui consiste à envoyer une lettre aux dirigeants de Canadian Tire, l’Équipeur et Sport Expert pour qu’ils acceptent de divulguer les noms et adresses des usines au Bangladesh dont ils importent des vêtements.

« L’absence de transparence dans les chaînes d’approvisionnement mondiales est l’un des enjeux-clés empêchant de rendre imputables les grandes compagnies transnationales pour leurs violations des droits humains à travers le monde », d’ajouter madame Nguyen.

Le syndicat des Métallos espère ne plus assister à un autre carnage de travailleurs. Rappelons que le 24 avril 2013, l’édifice du Rana Plaza s’effondrait sur des milliers de travailleuses et travailleurs du textile au Bangladesh, causant la mort de 1129 employés.

L’affiche de la CSN, pour le 28 avril, représente une bougie allumée qui est le symbole reconnu partout dans le monde pour cette journée commémorative.

Pour rendre hommage aux personnes mortes ou blessés au travail, la CSN demande d’observer une minute de silence, le 28 avril prochain à 10 h. Cette minute devrait être l’occasion pour toutes et tous de réfléchir à l’importance de la prévention et de la sécurité au travail.