Départ de Pierre Beaudoin de Bombardier

2017/05/12 | Par David Chartrand

L’auteur est coordonnateur québécois de L’AIMTA et vice-président de la FTQ

Montréal- « Le départ annoncé de Pierre Beaudoin comme président exécutif pour le 30 juin prochain ne réglera pas le problème de fond des rémunérations indécentes de tous les dirigeants d’entreprises au Québec, ni de ceux des présidents de conseil d’administration », lance d’entrée de jeu David Chartrand.

Notre position demeure la même depuis le début. Les hausses de rémunération des hauts dirigeants étaient inappropriées surtout dans le contexte de la participation des deux paliers de gouvernement dans l’entreprise.

Cependant, sans vouloir défendre Pierre Beaudoin, je trouve que ces derniers jours, il sert de bouc émissaire. Les dirigeants de Bombardier ne sont pas les seuls à abuser sur le plan des rémunérations. Ce phénomène-là est un cancer généralisé. C’est un problème qui affecte toute la société et qui nuit à une saine répartition des richesses.  Comme syndicaliste, je me fais un devoir de combattre ce genre d’injustice. Il va falloir que nos élus commencent à réfléchir sur cette problématique de façon globale.

Pas plus tard qu’hier, le syndicat américain AFL-CIO dévoilait que les grands patrons aux États-Unis ont gagné 347 fois plus que leurs salariés de base. Selon le Centre canadien des politiques alternatives au Canada les PDG d’ici gagnent 193 fois le salaire moyen des Canadiens, qui est établi à 49 510 $. Au Québec, nous avons des PDG comme Alain Bouchard de Couche-Tard qui gagne 403 fois le salaire de ses employés. Il y a beaucoup d’argent au Québec, mais de moins en moins dans les poches de travailleurs. Pour tous les employés permanents, les salaires ont augmenté de seulement 0,5 % par rapport à l'an dernier, moment où l'on était déjà dans un creux historique.

En terminant, au nom de tous les travailleurs québécois de Bombardier, nous ne pouvons que souhaiter que cette histoire se termine le plus rapidement possible pour le mieux et sans causer trop de dommage. Car, n’oublions pas, au-delà de toutes ces discussions entourant les rémunérations des dirigeants, nous avons des travailleurs qui gagnent leur vie à fabriquer avec fierté des avions et des trains ici au Québec. La dernière chose que nous voulons c’est que toute cette histoire vienne nuire à leurs emplois. En tant que représentant de ses travailleurs nous allons demeurer attentifs à cette situation tout en continuant de défendre leur droit. »

L’AIMTA représente 15 000 membres au Québec, et plus de 50 000 au Canada, dont 16 000 dans l’industrie aérienne et aérospatiale.

Il est le plus important syndicat des travailleurs de l’industrie aéronautique au Monde.

À travers l’Amérique du Nord, il représente plus de 700 000 membres.