Motion à l’Assemblée nationale à propos du Pipeline Énergie est

2017/05/12 | Par Martine Ouellet

La députée de Vachon et chef du Bloc Québécois, Martine Ouellet, a présenté ce matin une motion visant à ce que l’Assemblée nationale demande à l’Office nationale de l’Énergie (ONE) tienne compte, dans son évaluation d’impact environnemental, de toutes les émissions de GES qu’entraînerait l’oléoduc d’Énergie est.

« Déjà, le fait de ne pas avoir le véritable pouvoir de décider nous-même de refuser le projet est une aberration. D’ici à ce que l’on soit indépendants, on doit au minimum s’assurer que le Canada fournisse un portrait complet des impacts du projet» , a déclaré la députée. 

En effet, l’ONE a déposé, hier, la liste des questions dont elle pourrait tenir compte. On y retrouve notamment ceci :

«L’Office envisage en outre l’inclusion (…)

1)      Les incidences éventuelles du projet sur les émissions de GES au Canada.

(…) les facteurs considérés pourraient inclure les émissions d’autres sources liées au projet

a. Les changements de volume de pétrole produit en raison de l’exploitation du projet (émission en amont)».

« Avec le ‘‘envisage’’ et le ‘‘pourraient inclure’’, on constate que c’est  très hypothétique, explique Martine Ouellet. C’est une question importante puisque le pipeline transporterait chaque jour 1,1 million de barils de pétrole brut. L’émission de GES liés à la production d’une telle quantité est considérable et aurait un impact majeur sur les changements climatiques. J’ai donc déposé cette motion au Salon bleu ce matin :

Concernant le projet Énergie est, que l'Assemblée nationale note que, selon une évaluation du groupe Pembina, les émissions liées à la seule production de pétrole d'Énergie est pourraient dépasser les 32 millions de tonnes de GES chaque année.

Qu'elle note également que cela constitue 40 % des émissions totales de GES du Québec, ce qui équivaut au bilan de tout le secteur du transport routier.

Que l'Assemblée nationale demande à l'Office nationale de l'énergie de tenir compte de l'ensemble des émissions de GES, incluant celles produites par la production, dans son étude d'impact du projet Énergie est.

« Le gouvernement libéral a refusé de débattre de cette motion, il refuse donc la transparence, l’accès pour les citoyens à toutes les informations concernant les impacts climatiques d’Énergie est, poursuit madame Ouellet.  Il préfère l’ignorance à la connaissance. Pourquoi?»

Rappelons que le pipeline de pétrole d’Énergie est traverserait le Québec sur une distance de 625 kilomètres et son tracé toucherait 860 cours d’eau, dont plusieurs qui servent de source d’eau potable.