« Une demi-victoire pour l’industrie du bois d’œuvre »

2017/06/02 | Par Marilène Gill

La porte-parole du Bloc Québécois en matière de ressources naturelles, Marilène Gill, qualifie de demi-victoire le plan d’action du bois d’œuvre résineux présenté aujourd’hui par le gouvernement : « Malgré les demandes pressantes et répétées du Bloc Québécois depuis 15 mois, c’est aujourd’hui seulement que les libéraux réagissent. Maintenant, le gouvernement doit avoir en tête le caractère évolutif du conflit et moduler son plan d’action en conséquence. Les quelque 800 millions de dollars devront probablement se multiplier, tout comme le gouvernement devra décupler sa vitesse de réaction! »

En ce qui concerne l’aide aux travailleurs, les programmes d’Emploi et Développement social Canada (ESDC) qui visent à prolonger les ententes de travail partagé et à aider les travailleurs à effectuer une transition vers un nouvel emploi, nous les saluons, bien qu’ils ne puissent répondre qu’à une partie des besoins. « Il faut prendre en considération le fait que les sommes sont affectées sur quatre et deux ans et ne pas oublier les travailleurs âgés et la réalité des travailleurs de communautés mono-industrielles », nuance la députée.

L’annonce du gouvernement n’est toutefois pas sans soulever quelques inquiétudes chez la porte-parole en matière de ressources naturelles.  Lorsqu’on étudie de plus près le plan d’action, on constate que 105 millions de dollars sont consacrés à la Banque de développement du Canada (BDC) et que les entreprises sont encouragées à bénéficier des services d’Exportation et développement Canada (EDC). « Bien sûr, je suis pour la vertu. Mais en mettant de l’avant la diversification de nouveaux marchés, on risque de ne pas répondre adéquatement aux besoins pressants de l’industrie québécoise tout en favorisant l’Ouest canadien qui exporte déjà sur le marché asiatique. À moyen et à long terme, il faudra nécessairement travailler sur l’innovation et le développement des marchés, mais en ce moment, on ne peut pas demander à l’industrie d’écoper une chaloupe d’une main et de construire un yacht de l’autre! », illustre Marilène Gill.

« Bien que je préfère voir le verre à moitié plein, je crains que ce plan d’action du gouvernement ne laisse présager que ce soit la même stratégie du mur-à-mur et de la lenteur qui soit adoptée lors des négociations dans le cadre de l’ALÉNA. Au bout du compte, ce sont les Québécois qui subissent les conséquences de l’impossibilité du Québec de négocier lui-même ses accords commerciaux », conclut la députée bloquiste.

Marilène Gill est une des conférencières à la Soirée du Bloc Québécois, consacrée à la crise du Bois d’œuvre.