Le français recule et frappe un mur

2017/08/07 | Par MQF et SSJB

Le Mouvement Québec français (MQF) et la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) réagissent au dévoilement des données du recensement 2016 sur la langue

Montréal, 2 août 2017, 15h15 – En pleines vacances de la construction alors que les citoyens profitent de leur été, Statistique Canada a dévoilé ce mercredi son plus récent diagnostic des reculs du français partout au Québec et au Canada!

Les données confirment sans l’ombre d’un doute que l’anglicisation de l’île de Montréal, qui suit une courbe inquiétante depuis plus de 15 ans, s’est étendue en banlieue. L’argument des jovialistes voulant que Montréal s’angliciserait uniquement parce que les francophones quittent l’île afin de s’installer dans la couronne métropolitaine, ne tient absolument plus la route.

 

Déclaration du porte-parole du MQF

Aux yeux du directeur général du MQF, Éric Bouchard, «les élites francophones et francophiles (politique, médiatiques, artistiques) doivent impérativement se sortir la tête du sable. Ils ont le devoir absolu de prendre position en faveur de mesures fortes et structurantes qui redonneront à notre langue commune son lustre des années 1980 et 1990, dans la foulée de l’adoption de la Loi 101. Depuis qu’on ne se tient plus debout, ça recule; c’est inévitable.»

Selon monsieur Bouchard: «Nos élites doivent retrouver une posture offensive et cesser de se comporter linguistiquement comme des êtres conciliants, pour ne pas employer les termes plus durs d’Albert Memmi et de Frantz Fanon…».

Le directeur général invite la population à consulter les données rassemblées par le MQF (voir en page 3) ainsi que le site de l’organisation.

 

Déclaration du Président général de la SSJB

Le Président général de la SSJB, Me Maxime Laporte a fait valoir: «Décidément, en 2017, l’œuvre de Lord Durham est toujours en voie de réalisation. D’un recensement à l’autre, nous reculons. Nous reculons inexorablement. Il faut que ça cesse! Immédiatement.»

«Que compte faire Philippe Couillard, que comptent faire nos gouvernements pour nous garantir qu’au prochain recensement, ça ne reculera pas une fois de plus? Mieux encore: pourquoi n’avancerions-nous pas, pour une fois?»

«La réponse: sauf preuve tangible du contraire, ils ne feront rien. Ils ne feront rien de concret, rien de structurant; parce que la bilinguisation et l’anglicisation, manifestement, ça les arrange! Depuis le début des années 2000 et de l’ère libérale, la vigueur, la vitalité et le rayonnement du français, – gage d’inclusion et d’intégration, n’ont fait que diminuer, notamment dans la région métropolitaine.»

«À défaut de pouvoir compter sur des politiciens qui mettent leur culotte à l’instar du regretté Camille Laurin, nous, les citoyens, pouvons agir; nous pouvons voter, nous pouvons nous mobiliser massivement, et nous le ferons, parce que nous n’avons plus le choix. D’ailleurs, j’invite les Québécois à participer au rassemblement qui aura lieu le 26 août dès 12h45 au Parc Camille-Laurin, angle Sherbrooke et Saint-Urbain, dans le cadre du 40e de la Loi 101 que nous célébrerons

«Aujourd’hui, au Québec, la proportion de francophones de langue d’usage est passée sous le seuil psychologique de 80%. C’est grave. Surtout, c’est totalement inacceptable. Nous sommes au plus bas depuis que l’on tient cette statistique, le précédent record étant de 80,8% en 1971! Et dire qu’il y a quelques semaines, Philippe Couillard et Jean-Marc Fournier s’inquiétaient de l’assimilation des anglophones au Québec, qui sont pourtant en progression d’après Statistique Canada.»

«Au Canada anglais, l’assimilation des francophones est fulgurante, eux qui se démènent comme des diables dans l’eau bénite pour quelques miettes de droits. Au plan de la langue maternelle: le recul est de 4,3 à 3,8%. L’indice de vitalité du français dans les provinces anglophones s’établit à 0,62, autrement dit, pour dix francophones de langue maternelle, à peine six l’utilisent à la maison.»

«En ce 150e du Dominion, après l’affront à notre Loi 99, voilà donc un autre cadeau d’anniversaire qui nous est offert. Force est de constater que le Canada bilingue ne fonctionne pas. Honte à tous ceux qui continuent de nous vendre cette illusion! Malheur à tous ceux qui continuent d’y croire! À moyen-long terme, nous sommes cuits si nous ne sortons pas enfin de cette Confédération, de ce pays anglais qu’est le Canada. Pour assurer leur avenir, il faut que les francophones de ce continent puissent compter sur un puissant État de langue française. Cet État qu’il nous faut, c’est un Québec souverain et rien d’autre», a conclu Me Laporte.