La Loi 101 : Toujours à la mode depuis 40 ans

2017/08/24 | Par Richard Lahaie

Le 22 août dernier, dans les locaux de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, la table de concertation Partenaires pour un Québec français (PQF) lançait une campagne de fierté sur la Loi 101. Tout le long de l’automne, la campagne dévoilera une série d’affiches sous le thème : « La Loi 101 toujours à la mode depuis 40 ans ». Ces affiches seront apposées dans de nombreux lieux publics, milieux de travail et sur les médias sociaux des organisations de PQF.

En conférence de presse, les huit représentants des organisations composant PQF ont souligné les progrès de la langue française dans différents domaines.

 

Le français est notre identité

« L’adoption de la Loi 101, il y a quarante ans, symbolise le volet législatif de la culture québécoise enracinée dans la langue française ainsi que notre volonté de l’affirmer et de la protéger. Mais dans un monde toujours en mouvement, la vigilance est de mise. Nous sommes huit millions dans une Amérique du Nord très majoritairement anglophone et nous devons nous battre toujours plus fort pour protéger notre exception culturelle », de déclarer Sophie Prégent, présidente de l’Union des artistes.

 

Le français et la langue d’enseignement

« Avec la Loi 101, le français est devenu la langue d’enseignement et de l’intégration au Québec. Même si notre langue doit toujours être promue et protégée, nous pouvons dire aujourd’hui que le français permet à de nombreux Québécois et Québécoise de se réunir, peu importe leur origine. C’est un acquis précieux pour le vivre-ensemble au sein de notre société », de rappeler Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

« L’apprentissage et la maîtrise de la langue française permettent non seulement d’accéder au patrimoine culturel du Québec et de se l’approprier, mais aussi de partager et d’enrichir une culture commune, peu importe nos origines. De plus, comme langue d’enseignement, le français donne à l’école publique un moyen d’assurer sa mission de mixité sociale, d’où l’importance de la préserver et de la célébrer aujourd’hui », de renchérir Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

 

Langue française et le travail

« Dans les milieux de travail, les progrès réalisés depuis 40 ans sont remarquables. Il n’y a pas si longtemps, la langue anglaise était répandue dans toutes les usines où travaillaient une écrasante majorité de francophones. Quand un patron anglophone entrait dans une salle où les ouvriers parlaient français, les ouvriers devaient « baragouiner » un peu l’anglais, parce que le patron ne se pliait jamais à parler le français. La Charte a permis de faire des avancées et contribué à franciser les milieux de travail », de rappeler Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Malgré tout, des employeurs ne respectent pas la Charte. L’article 46 de la Charte de la langue française stipule qu’il est « interdit à un employeur d’exiger, pour l’accès à un emploi, la connaissance ou un niveau de connaissance spécifique d’une langue autre que la langue officielle, à moins que l’accomplissement de la tâche ne nécessite une telle connaissance ».

 

Du français langue officielle au bilinguisme institutionnel

« En instaurant le français comme langue des institutions publiques, le Québec a marqué clairement que le français est la seule langue commune au Québec. Il faudra demeurer vigilant devant certaines tendances à une bilinguisation de nos institutions. On laisse aux fonctionnaires le choix de servir les citoyens en français ou en anglais. Les fonctionnaires deviennent malgré eux des arbitres de la langue entre le service dans la langue officielle et l’approche client », de signaler Christian Daigle, président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec.

« Le gouvernement du Québec bilinguise ses institutions en vue d’offrir un service en anglais à toute personne pouvant donner l’impression d’exprimer une préférence pour la communication dans cette langue. Au lieu de devenir l’acteur central de la francisation et de l’intégration, l’État québécois se bilinguise et devient alors agent majeur d’anglicisation », de poursuivre M. Daigle.

En conclusion de la conférence de presse, PQF a dévoilé la bande-annonce du nouveau court métrage « L’adoption de la Charte de la langue française » réalisé dans le cadre de la série Je me souviens, un projet du Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ) dont la production déléguée a été confiée à Babel Films. Le court métrage sera disponible dès le 26 août sur la page Facebook du collectif Je me souviens ainsi que sur le site du MNQ (www.mnq.quebec/collectifjemesouviens).