Les manœuvres vicieuses d’un employeur sans scrupules

2017/08/24 | Par Richard Lahaie

Affilié à la FEESP-CSN, le Syndicat des employés de soutien du Collège Stanislas a entrepris au printemps dernier la négociation de la convention collective qui arrivait à échéance le 30 juin 2017. Tout au long de la négociation, l’employeur a tenté de briser le syndicat en le forçant à accepter des reculs majeurs, tout en le menaçant de recourir à la sous-traitance si ses conditions n’étaient pas acceptées.

« La dernière rencontre de conciliation a eu lieu le 16 juin. La rencontre s’est terminée à 2 heures du matin sans en arriver à une entente. L’employeur a fait savoir au Syndicat que le Conseil d’administration avait décidé de faire appel à la sous-traitance à partir du 27 juin et de mettre fin à nos emplois. L’employeur prétendait que le recours à la sous-traitance lui permettrait de faire des économies. Mais la direction du collège a reconnu qu’elle n’avait aucun problèmes financiers », de raconter Jean Lacoursière, président du syndicat des employés de soutien.

Le 17 juin, les employés de soutien ont rejeté à l’unanimité l’offre odieuse de l’employeur. Puis, les employés de soutien ont voté dans une proportion de 89 % en faveur d’un recours à la grève générale illimitée à utiliser au moment jugé opportun. Il n’y a eu aucune autre négociation depuis entre le syndicat et l’employeur.

Les demandes de l’employeur exigeaient des reculs pour les employés. Notons, entre autres, le retrait des heures garanties pour certains employés réguliers, le transfert vers un horaire de nuit pour la majorité des employés, l’abolition de quatre postes, un gel salarial pour les deux premières années, suivi d’augmentations de 1 % pendant les trois années suivantes. L’abolition de jours de vacances, l’accessibilité réduite aux assurances, l’abolition de la paye lors du repas de 30 minutes, la fin de l’uniforme fourni et l’abolition des primes de soir et pour le grand ménage.

« Malgré les concessions que l’on était prêt à faire, l’employeur voulait une lettre d’entente pour utiliser la sous-traitance, d’abord de façon partielle lors des remplacements, mais en plus, cette lettre d’entente ne devait pas faire partie de la convention collective », de dire le président du syndicat.

« Le 28 juin, j’ai commencé à recevoir des appels des membres qui recevaient, par huissier, une lettre de licenciement. C’est pour des raisons économiques que la lettre justifiait les congédiements. L’employeur nous a mis au chômage au moment d’aller en vacances d’été. Après nous avoir mis un couteau sous la gorge tout au long de la négo, le collège a fait ce qu’il souhaitait faire depuis le début, nous mettre à pied. Par contre, dans notre unité syndicale, il y a des techniciens et des gardiens qui eux n’ont pas été congédiés », d’ajouter M. Lacoursière.

« Le Collège Stanislas est un établissement composé de deux campus, un à Montréal et un à Québec. Il offre aux élèves d’ici un programme pédagogique conforme à celui du ministère français de l’Éducation nationale. Le tout adapté au contexte québécois. Le collège reçoit au-delà d’un million de dollars en subvention des gouvernements québécois et français », de souligner Jean Lacoursière.

« Comme tous les recours arrêtent en été pour les vacances, il n’a pas été possible de faire parvenir des griefs à l’employeur. Le Syndicat des enseignants du collège et le Comité des parents appuient les employés d’entretien qui ont été congédiés et déplorent les manœuvres vicieuses du collège. Car, il faut savoir que le 29 juin au matin, nos assurances collectives étaient bloquées. C’est en allant à la pharmacie qu’on a appris qu’il n’était plus possible d’avoir des médicaments à l’aide de nos assurances. Tout ça sans aucun avertissement. C’est vraiment dégueulasse de leur part. Pour récupérer nos effets personnels à l’intérieur des murs du collège, on nous a fait escorter un par un », de conclure Jean Lacoursière.

Le Syndicat des employés de soutien du Collège Stanislas ne compte pas abandonner la bataille et entend contester les licenciements. La voie juridique sera aussi analysée. La CSN sera présente pour appuyer les employés de soutien dans leur bataille.