Chantal Racette fait le point sur son avenir syndical

2017/08/25 | Par L’aut’journal

La présidente élue du Syndicat des Cols Bleus regroupés de Montréal SCFP 301, Chantal Racette, après mûre réflexion vu l’état de la situation sous le règne de la tutelle qui paralyse actuellement toute démocratie syndicale et toutes actions pour défendre efficacement l’intérêt des membres pour lesquels notre Syndicat a été fondé en 1943, a décidé d’annoncer dès aujourd'hui qu’elle ne se représentera pas comme candidate à la présidence pour un deuxième mandat.

« Mon objectif : passer un message clair au président National qu’il est grand temps de procéder tel que promis aux élections d’un nouvel exécutif syndical alors que des négociations importantes se passent et que d’autres se préparent, sans qu’un décideur élu au suffrage universel avec de réels pouvoirs pour représenter l’ensemble de nos membres soit aux tables de négociation ! Alors que le 375e bat son plein et que le Maire Coderre se prépare en toute tranquillité pour son élection à l’automne, il est grand temps que la démocratie parle pour assurer l’Autonomie à laquelle on a droit avant qu’il ne soit trop tard.

C’est pourquoi, afin de faciliter les choses, j’ai décidé de passer l’intérêt collectif avant mon intérêt personnel, tout comme c’est le cas pour mon fidèle ami Jacques Rochon qui, pris d’une « écoeurantite aiguë » et dégouté face à la politicaillerie vécue ces derniers mois, a décidé de ne pas se représenter comme trésorier, mais va tout de même continuer à militer jusqu’à sa retraite, à laquelle il commence à penser sérieusement.

Pour ma part, bien que le fait d’être dépouillée de mes responsabilités de présidente soit injuste, je continuerai de militer avec conviction et honnêteté comme je l’ai toujours fait et me tiendrai disponible pour tout autre rôle où les membres me solliciteraient démocratiquement, bien qu’après les épreuves vécues, je dois avouer n’avoir aucune attente précise.

Je tiens à remercier de tout coeur mes membres qui m’ont fait l’honneur de m’élire comme première femme à la tête de la plus grande section locale syndicale au Québec. Je sais que j’ai dérangé les habitudes de bien du monde de ma structure syndicale au bureau… Ceci afin d’améliorer le service et notre disponibilité face aux membres. Je remercie tous ceux qui ont su accepter de faire les efforts supplémentaires pour la cause. Je sais que je n’ai pas été facile ni parfaite, je l’ai toujours admise, mais j’ai fait le maximum de ce qui m’était humainement possible dans l’intérêt collectif.

Ma plus grande erreur aura été de faire ombrage à un dirigeant désigné, un non-élu, et d’avoir sous-estimé son grand pouvoir d’influence. Je crois que tous les dirigeants élus de sections locales au Canada doivent en prendre acte, penser à préciser les statuts nationaux et à les réviser afin que le processus d’Appel dans un cas comme le nôtre ait un mécanisme qui assure une véritable révision impartiale.

Aujourd'hui, cependant, quand je vois qu’on a réduit ma section locale à un rôle comparable à une simple compagnie d’assurance avec des horaires réduits, alors que notre bureau était devenu une ruche, un château fort et un refuge pour les Bleus qui ne s’arrêtait que très tard le soir et souvent la nuit, je suis inquiète. Je ne blâme personne quand il n’y a plus de leaders pour donner l’exemple et motiver son monde… Mais, je dis qu’il est grand temps qu’on reprenne notre destinée en main.

Pour terminer, je souhaite sincèrement et Solidairement bonne chance et courage à la relève qui, je sais, est prête à faire face à tous les défis qu’on aura à affronter et à résoudre avec ingéniosité et persévérance. Ne vous laissez pas aller à la facilité et apprenez de nos erreurs, mais surtout de nos bons coups. »

Les membres sont en droit d'avoir un président élu pour négocier leur prochaine convention collective, c'est un droit fondamental !