Le gouvernement du Canada manipule les chiffres pour embellir la réalité

2017/08/28 | Par Mario Beaulieu

«À la veille du 40e anniversaire de la Charte de la langue française du Québec, les intervenants consultés ont constaté qu’il reste des défis majeurs à relever pour faire du français la langue commune et officielle du Québec», constatent la chef du Bloc Québécois et députée à l’Assemblée nationale, Martine Ouellet, ainsi que le député Mario Beaulieu, porte-parole du Bloc Québécois en matière de langues officielles.

«La Loi 101 constitue une pierre d’assise pour la société québécoise en établissant clairement qu’au Québec c’est en français que ça se passe.  C’est une grande fierté que cette réalisation de Camille Laurinqui a fait du français la seule langue officielle de l’État du Québec.  Malheureusement, le Canada à travers la Cour Suprême, a invalidé de grands pans de la loi 101 et aujourd’hui dans les faits, on se retrouve avec un État qui est bilingue pour la législation et la justice par exemple.  C’est tout à fait anormal. Alors que l’Alberta peut avoir des lois unilingues, au Québec elles doivent être bilingues ?  Le Canada vise encore l’anglicisation du Québec et il faut que ça cesse.  L’Indépendance nous permettra de mettre un frein au Canada et de restaurer les dispositions initiales de la loi 101», a déclaré la chef du Bloc Québécois et députée à l’Assemblée nationale, Martine Ouellet.

Le statisticien émérite Charles Castonguay a expliqué avec une rigueur implacable comment la nouvelle méthode de traitement des données linguistiques du recensement de 2016 de Statistique Canada a gonflé artificiellement la proportion de francophones pour donner un portrait jovialiste de la situation. Il constate qu’un déclin du français très préoccupant se poursuit toujours au Québec.

Le chercheur en droit linguistique et auteur de l’ouvrage «Ce qu’il reste de la loi 101, quarante ans après son adoption», l’exposant Éric poirier démontre que la politique canadienne des langues officielles va à l'encontre même de fondements de la charte de la langue française. «Les défenseurs de la politique linguistique canadienne se targuent de défendre une approche plus respectueuse de la dignité des communautés et de la liberté des individus, sous prétexte qu'elle offre une meilleure reconnaissance des réalités d'une société plurielle. Pourtant, l'inefficacité de cette politique à stopper l'assimilation linguistique confirme la domination de l'anglais, contrevenant en conséquence à la dignité des francophones, à la liberté de ceux-ci de parler français dans leur pays et réduit la pluralité linguistique qu'elle croit défendre », conclut Éric Poirier.

Éric Bouchard, directeur général du Mouvement Québec français, ajoute que le gouvernement du Québec doit «mettre tout son poids» du côté de la langue  française, comme, l’Allemagne le fait pour l’allemand et l’Italie pour l’Italien. Il faut aussi rendre la francisation des nouveaux arrivants obligatoire.»

Maxime Laporte, président général de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (SSJB), fait valoir que « les demi-mesures, les vœux pieux, les courbettes législatives vis-à-vis du Canada et de ses tribunaux qui, depuis 40 ans, massacrent à la tronçonneuse notre loi 101, tout cela ne nous a jamais menés nulle part ! Une foule de moyens efficaces et légitimes n’attendent qu’à être mis en place, en particulier en mettant fin définitivement au bilinguisme institutionnel »

Francis Gauthier, président de l’Association étudiante de la TÉLUQ, a expliqué pourquoi il est essentiel de prendre des mesures pour assurer un financement équitable des universités francophones.

Gérard Charpentier,Ph. D., président de l’Association de l’Ordre Lafayette, considère que le Québec est le principal moteur de la francophonie nord-américaine.