Pour des États généraux sur les conditions de vie des aînés

2017/10/23 | Par Pierre Dubuc

Forte de l’appui de ses 58 500 membres, et en collaboration avec quatre autres organismes d’aînés(1) et le Parti Québécois, l’Association des retraitées et retraités de l’éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) réclame la tenue d’États généraux sur les conditions de vie des personnes aînées.

Pour Lise Lapointe, la nouvelle présidente de l’AREQ, il est temps de se demander « quelle est la place des personnes aînées dans les soins de santé et dans la société » et de « s’asseoir ensemble pour dresser un réel bilan et trouver des solutions ».

Cette priorité accordée aux soins de santé découle du dernier congrès de l’AREQ, qui a réuni plus de 650 personnes déléguées le printemps dernier à Lévis. « Les soins de santé, les services à domicile, la réorganisation du système par le ministre Barrette ont été parmi les thèmes les plus débattus au congrès », explique Mme Lapointe.

Un sondage mené auprès des membres de l’AREQ a confirmé que cette préoccupation était loin d’être purement théorique. « Le sondage a révélé que 40% de nos membres consacrent au moins 10 heures par semaine à du bénévolat auprès de personnes dans le besoin », souligne-t-elle.

Même si elle vient du milieu de l’éducation – elle était enseignante au primaire – Lise Lapointe a  une bonne connaissance du réseau de la santé. « À ma retraite de l’enseignement, en 2004,  j’ai travaillé pendant trois ans pour le Syndicat des infirmières de la CSQ au Saguenay, à titre de conseillère aux relations de travail. J’ai pu leur faire bénéficier de mon expérience des négociations locales, acquise dans le milieu de l’enseignement au cours de mes 19 années passées dans la structure syndicale, dont onze à la présidence de mon syndicat. »

Lise Lapointe n’est pas impressionnée par les promesses de réinvestissements en santé du gouvernement Couillard. « On a procédé à tellement de coupures. Dans les soins à domicile, les heures de services ont diminué, même si la situation de la personne ne s’est pas améliorée ou s’est même détériorée. Dans le dossier des frais accessoires, on a remporté une victoire, mais elle n’est pas complète », constate-t-elle en soulignant leur réapparition dans le transport des échantillons biologiques à la faveur de la centralisation d’une centaine de laboratoires en milieux hospitaliers dans onze laboratoires serveurs, avec des frais entre 5$ et 15$ pour les usagers.

Il n’y a pas de trop petits montants quand il s’agit de se porter à la défense des revenus des aînés et Lise Lapointe ne se gêne pas pour cibler les tarifs exorbitants exigés par les terrains de stationnement des hôpitaux, des CLSC et des autres établissements de santé.  « La lutte contre la pauvreté chez les aînés me tient à cœur », déclare celle qui, pendant 42 mois, a rencontré les citoyennes et citoyens de la circonscription de Chicoutimi, alors qu’elle était attachée politique au service des citoyens du député péquiste Stéphane Bédard. « Je recevais des personnes aux prises avec des problèmes de santé-sécurité au travail, d’intimidation, d’agression, etc. »

À titre de présidente régionale de l’AREQ et de vice-présidente nationale, au cours de la dernière année et demie, Lise Lapointe a été de toutes les luttes menées par l’organisme, que ce soit le resserrement des critères de certification des résidences pour personnes âgées, la diminution des places en CHSLD, les heures dévolues aux personnes vulnérables pour les soins à domicile, l’éviction des personnes âgées de leur logement à des fins spéculatives, les frais accessoires ou l’abolition du crédit d’impôt pour les personnes de plus de 65 ans.

Pour l’AREQ, la lutte pour la protection du pouvoir d’achat demeure une orientation majeure. Aussi, l’organisme suit de près les modifications qui seront apportées au Régime des rentes du Québec et la question des retraites des employés du secteur public et parapublic.

Faute de pouvoir siéger à la table de négociations nationales du secteur public et parapublic, l’AREQ a développé une alliance stratégique avec la CSQ pour mettre de l’avant ses revendications. Récemment, un autre pas a été franchi avec la création, obtenue avec d’autres organisations, d’une table de travail avec le Conseil du Trésor. Le dépôt d’un rapport est prévu à la fin de la deuxième année et Lise Lapointe espère que cette nouvelle instance aura un statut permanent.

Chose certaine, Lise Lapointe entend bien profiter de cette année pré-électorale pour remplir le mandat qui lui a été confié par le congrès, soit que « l’AREQ intensifie dans ses écrits et dans ses interventions publiques son action pour revaloriser le rôle et l’influence aux plans social et économique des personnes retraitées ».

 

  1. L’AQDR, l’AQRP, le Carrefour 50+ et le réseau FADOQ.