Sommet du G7 : Folie furieuse et démagogie

2018/06/13 | Par Richard Lahaie

La région de Charlevoix connaissait déjà La Vache folle, célèbre bière de la micro-brasserie Charlevoix. Depuis l’événement du G7 en ce mois de juin, la région connaît maintenant la folie furieuse des médias et des dirigeants. La ville de La Malbaie a été ceinturée de clôtures comme le village gaulois dans les albums d’Astérix.

Dans la ville de Québec, le maire Labeaume y voyait venir les quatre chevaliers de l’Apocalypse. Ces maudits manifestants de Montréal qui vont venir tout casser dans la Capitale nationale. Il a lancé le bal de la peur en faisant placarder les vitres de la bibliothèque Claire-Martin sur le chemin Sainte-Foy. La peur s’est répandue comme une traînée de poudre chez les commerçants de la Haute-ville. Les vendeurs de contreplaqués sont devenus des marchands de peur. On aurait dit la veille d’un ouragan. Ni rayon de soleil, ni manifestants ne pouvaient entrer par le vitrage.

En écho des coups de marteau, les médias de la vieille capitale ont pris le relais et présenté des commerçants affolés et des citoyens déclarant les clichés habituels : « Les manifestants sont des anarchistes qui cassent tout », « Les maudits syndicats grassement payés qui se mêlent pas de leurs affaires », « On devrait interdire les manifestations », etc. Lors de la première manifestation, la journaliste du réseau TVA parlait d’une centaine de personnes et déclarait du même souffle que c’était une marée humaine ! Que disait-elle lors du printemps érable ?

Cette démagogie médiatique donnait la parole aux commerçants qui annonçaient déjà des pertes financières avant même la première manifestation. Les médias demandaient à la population de Québec de fermer les fenêtres pour éviter que les gaz lacrymogènes n’entrent dans leurs domiciles. La consigne était de suffoquer dans son logement à cause de la chaleur pour ne pas respirer les gaz. Il aurait été plus simple de demander à la police d’être plus raisonnable dans son utilisation du gaz.

Cette campagne de peur a été soutenue par l’aménagement d’un centre de détention temporaire prévu pour les arrestations lors du Sommet du G7. Ce centre, construit dans la municipalité de Clermont, a coûté la bagatelle somme de 1 million de dollars. Le centre de détention n’a finalement pas servi, puisque que seulement 13 personnes ont été arrêtées durant le Sommet du G7.

Ce centre de détention est un des exemples de folie répressive dont les autorités ont fait usage durant la fin de semaine de l’événement. À cela, il faut ajouter l’immense ballon gonflé à l’hélium, auquel des caméras de surveillance étaient attachées, qui survolait la ville pour épier les moindres gestes des citoyens et des manifestants. On pouvait également confondre les corneilles avec la multitude de drones qui survolaient au-dessus de la cime des arbres.

Il y avait le nombre spectaculaire de policiers, vêtus comme des soldats, manipulant des armes de poing dignes d’un conflit armé. Ils encadraient les manifestations en marchant à la queue leu-leu le long des trottoirs. Il était impossible pour un manifestant de quitter la rue, car ils étaient encerclés dès le départ, et cela sur plus d’un kilomètre. À l’arrière, deux camions bennes étaient stationnés en V pour laisser un léger espace de sortie aux manifestants, rendant plus facile le contrôle de la foule et permettant plus facilement les arrestations par une poignée de policiers.

La panoplie du parfait policier du G7 se composait, en plus de l’arme de poing, de poivre de Cayenne, de bombes lacrymogènes, de bombes assourdissantes, de fusils à balles de plastique « nouveau genre » et d’une innombrable quantité de Ty-rap en guise de menottes. Les policiers étaient appuyés par un véhicule à canon à eau, d’hélicoptères et de drones. Comme le dit l’adage, ils étaient prêts et équipés pour tuer une mouche!

 

Photo : Radio-Canada