Sanctionné pour avoir distribué des drapeaux du Québec

2018/06/15 | Par SSJB-Montréal

Munis de drapeaux québécois, des dizaines de membres de la Société Saint-Jean-Baptiste (SSJB) de Montréal ont fait irruption jeudi au Centre de transport (CT) Frontenac de la STM lors d’une rencontre employeur-employés.

L’action citoyenne visait à dénoncer la sanction « excessive et honteuse » imposée à l’un de ses chauffeurs qui, autour du Jour du drapeau au mois de janvier dernier, a osé distribuer à l’intention de ses collègues, de petits fleurdelisés assortis d’autres documents relatifs à l’histoire de cet emblème. Révélée par le Journal de Montréal le 23 mars dernier, cette nouvelle a fait grand bruit et suscité une grande indignation dans la population.

 

La STM sommée de corriger la situation

Lors de la manifestation, le Président général de la SSJB, Maxime Laporte, a remis en main propre à madame Marie-Claude Noël, surintendante du CT Frontenac, une lettre officielle également adressée au président de la STM, monsieur Philippe Schnobb.

Cette missive enjoint notamment la STM d’annuler la suspension imposée au chauffeur visé et de le dédommager. La SSJB s’attend aussi à ce que la STM se rétracte quant au caractère politique qu’elle a voulu attribuer, à tort, à cette initiative. De plus, elle la somme d’informer explicitement tous ses employé-e-s qu’ils peuvent toujours exercer raisonnablement, non seulement leurs droits garantis par les chartes, mais aussi ceux découlant de la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec.

 

Une action citoyenne exemplaire qui n’a rien de politique

Monsieur Laporte a fait valoir : « En tant qu’entreprise publique relevant de l’Administration québécoise, la STM n’est pas sans savoir que le fleurdelisé constitue, en vertu de la loi sur le drapeau, l’« emblème national du Québec », lequel est d’ailleurs considéré protocolairement comme une « personne ». Non plus, elle ne saurait ignorer qu’en vertu de l’article 3 de cette même loi, qui désigne le 21 janvier de chaque année comme étant le Jour du drapeau, le législateur a voulu encourager l’ensemble de la population à célébrer ce symbole de fierté tout particulièrement autour de cette date. Or, c’est précisément ce que l’employé injustement sanctionné a voulu faire en ce début d’hiver, à l’occasion du 70e anniversaire de l’adoption du fleurdelisé, cela à bon droit et en-dehors de ses heures de travail. Autrement dit, ce chauffeur a simplement agi en citoyen exemplaire. Au lieu de réprimandes, il aurait certainement mérité des félicitations. »

« Ce geste inoffensif, loin d’être politique ou partisan, se révèle entièrement à l’avantage du service public, au sens large », a poursuivi monsieur Laporte.

« Hélas, on ne peut en dire autant de la posture de la STM dans ce dossier, qui témoigne d’un cruel manque de sens de « l’exemplarité », justement, eu égard aux fondements emblématiques de notre société et de l’État même qu’elle dessert, au bénéfice de tous… », a indiqué le jeune chef de file.

Par ailleurs, la lettre rappelle qu’ « en plus d’avoir été historiquement à l’origine de l’adoption du fleurdelisé, la SSJB est une « société d’utilité publique » créée par la loi pour veiller à l’avancement de notre statut national. Ce n’est donc pas un hasard si nous vous écrivons aujourd’hui. »

Enfin, le Président général tient à remercier monsieur Jacques Boivin, président de la Commission des présidentes et présidents de la Société, qui a coordonné avec succès cette activité citoyenne.