Quand Gaston Miron redéfinissait le nationalisme québécois

2018/08/22 | Par L’aut’journal

Victor Teboul nous a fait parvenir un document historique d’une grande valeur, soit une entrevue de Gaston Miron parue dans Nouveau Monde, la revue juive de langue française qu’il dirigeait, et qui a été réalisée par son collaborateur Jacques Picotte en mai 1972. Les propos de Miron sont d’une grande pertinence dans cette période de notre histoire où il faut redéfinir le nationalisme, comme en témoigne l’extrait suivant :

 « Actuellement, on est entré dans la phase de ce phénomène anthropologique global. Cela recoupe aussi la naissance du néonationalisme qui est très différent de l'ancien. Le nationalisme d'avant 1950 recouvrait la spécificité du culturel (la langue et la culture). La langue, les traditions religieuses, car la culture pour un peuple colonisé se confond longtemps avec la religion, constituaient un ensemble de valeurs-refuge. Le néonationalisme, c'est en 1960 qu'il reçoit définitivement son élan. Pour lui, la culture ce n'est pas seulement la spécificité culturelle, c'est aussi un fait anthropologique global (c'est-à-dire toutes les structures qui constituent l'existence d'un peuple).

La notion de culture englobe donc toutes les structures (la dimension économique, politique, sociale, etc.) et non plus seulement la spécificité culturelle. C'est l'appartenance à une culture globale qui définit ce néonationalisme né vers les années 1960.

En d'autres termes, 1945-1960 est caractérisé par l'idéologie de la modernisation et la Révolution tranquille fait naître l'idéologie de rattrapage. Aujourd'hui, en 1972, on est aux prises avec un autre problème qui a été mis à jour par l'équipe du Parti Pris, cette espèce de perspective double qu'est la nécessité de l'indépendance et du socialisme dans un même mouvement. »

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