Manque d’autobus sur les routes

2018/09/10 | Par Gleason Frenette

Le Syndicat du transport de Montréal (STM–CSN) réagit à la sortie de la Société de transport de Montréal (STM) qui rejette sur le dos des travailleuses et des travailleurs de la société de transport la perturbation des services pour la rentrée 2018.

« La STM nous accuse de réduire le nombre de bus sur les routes, s’exclame le président du syndicat, Gleason Frenette. Or, nos membres n’ont pas fait de moyens de pression cet été.  La STM n’a qu’à s’en prendre à elle-même si elle n’arrive pas à donner les services à la population, d’autant plus qu’elle a récemment augmenté le nombre de lignes d’autobus sur les routes sans accroître le nombre de véhicules pour répondre à la clientèle », a-t-il ajouté.  

Le président du syndicat ajoute : « La STM nous demande plus de flexibilité dans les horaires et prétend qu’elle ne peut pas réparer les autobus durant le jour, puisqu’ils sont sur les routes. C’est faux. À l’heure actuelle, le nombre d’autobus immobilisés pour bris est de plus de 528, ce qui est énorme. Il s’élevait a plus de 561 à la mi- juillet. Pourtant, de nombreux vérins sont disponibles le jour pour les réparer », explique-t-il.

« Le manque de véhicules sur les routes releve plutôt de certaines décisions de gestion et non des salarié-es, contrairement à la responsabilité que tente de leur prêter la STM », enchaîne la présidente de la Fédération des employé-es de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Celle-ci rappelle à ce titre que le gel d’embauche de 2014 à 2017, combiné au fait que le nombre d’employé d’entretien n’a pas suivi l’augmentation de la flotte d’autobus . « Avant de demander aux travailleuses et aux travailleurs d’augmenter leurs disponibilités et de modifier leur horaire, que la STM commence donc par combler les postes actuellement vacants sur les trois quart de travail pour maximiser  la productivité! Depuis plus de 15 ans le nombre d’autobus immobille a la STM varie entre 20 et 25 % de leur flotte. Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas causé par les moyens de pression. » 

Celle-ci déplore également la récente décision du conseil des services essentiels, où le tribunal demandait au syndicat de faire plus que ce que l’employeur peut faire en temps normal. « Cela limite de façon injustifiée les droits des travailleurs », affirment aussi Gleason Frenette et Nathalie Arguin.

 

La CSN derrière les employé-es

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, exprime tout l’appui de la CSN aux travailleuses et travailleurs et rappelle le cadre de négociation difficile dans lequel ils évoluent. « La loi 24 encadre de façon très serrée les négociations dans le secteur municipal et restreint par le fait même les droits de négociations des travailleurs et travailleuses. Le syndicat est donc pris dans un carcan très serré alors qu’un grand nombre d’enjeux fondamentaux font l’objet de demandes de reculs importants de la part de l’employeur, notamment sur la conciliation famille-travail. La CSN va soutenir les membres de la STM jusqu’au bout dans cette lutte ardue », a-t-il conclu.