Taxe sur le carbone : Grâce à Trudeau, elles s'en tirent !

2018/10/24 | Par Guy Roy

La nouvelle taxe sur le carbone sera transférée aux consommateurs et non extraite des profits des pétrolières qui exploitent la ressource au détriment de l'avenir de la planète.

Et, même si Trudeau, à même nos taxes, remboursera aux foyers un montant supérieur au coût de la taxe perçue, c'est l'État encore une fois, et non les exploitants du pétrole, qui payera pour les dommages causés à l'environnement. Il n'y a donc pratiquement aucun incitatif pour les transnationales du pétrole à désinvestir dans cette ressource devenue éminemment dangereuse pour la planète entière.

Trudeau a beau jeu de dire à la suite du GIEC qu'il y a urgence, il ne s'attaque pas à la bonne cible. On ne fait que culpabiliser les consommateurs qui n'ont rien à voir avec les dommages engendrés par les changements climatiques. Comme la plupart des sinistrés, ils ont plus de chance d'en être les victimes que de s'accuser eux-mêmes d'être responsables des émissions de gaz à effets de serre. De toute façon, on en viendrait à tous prendre la responsabilité de ces menaces que cela n'y changerait rien. Nous n'en sommes responsables que pour avoir élu un gouvernement qui manque de courage face aux pétrolières.

En effet, la décision d'orienter les investissements urgents vers celles des énergies renouvelables se prend dans les conseils d'administration des compagnies, là où il n'y a aucun consommateur représenté comme tel. Ni aucun travailleur d'ailleurs.

Lentement, trop lentement, les investissements se tournent vers les énergies renouvelables au rythme où le marché en décide. Ce n'est pas assez vite. L'ONU appelle à une accélération de la transition énergétique, mais la résistance vient justement de ceux à qui Trudeau refuse toute pénalité.

La taxe sur le carbone est donc une fausse solution, car le libre marché permet d'en transférer les coûts au public. Et une décision toute politique en remboursera les frais aux payeurs de taxes. Ce qui est un déni de responsabilité et un coût public supplémentaire pour des profits privés.