Les soldats ne sont plus de plomb

2019/01/15 | Par Richard Lahaie

Le 11 novembre dernier, les gouvernements de la planète ont célébré le centenaire de l’Armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale. Ils ont promis qu’un tel massacre ne se reproduirait plus.

Si nous vivons en paix en occident, ce n’est pas le cas sur toute la planète : Syrie, Yémen, République démocratique du Congo, pour ne citer que quelques pays. Et, ces guerres sont bien souvent causées par nos gouvernements. Les guerres menées récemment par les États-Unis (guerres d’Irak, d’Afghanistan, etc.) sont caractéristiques de l’impérialisme visant à défendre des intérêts américains à l’étranger.

En ce début de 2019, l’orage menace à plusieurs endroits, à cause des guerres pour le pétrole qui s’épuise, des conflits liés au changement climatique et les guerres de religion. La tension entre les deux grandes puissances remonte depuis peu. En octobre dernier, Donald Trump a annoncé que les États-Unis se retiraient du traité contre la prolifération des armes nucléaires. Ce traité a été signé en 1984 par Reagan et Gorbatchev. Le lendemain de Noël 2018, le président russe se félicitait de l'essai réussi d’un missile hypersonique, nouvelle arme stratégique, pouvant atteindre 20 fois la vitesse du son et déjouer les systèmes de défense antiaériens.

 

La militarisation des esprits

Les gouvernements font de la propagande médiatique présentant l’armée comme étant un développement personnel permettant la réalisation de soi. Rappelez-vous le slogan de l’armée canadienne : «Si la vie vous intéresse».

Malgré les campagnes publicitaires, l’armée n’est pas un choix de vie bénin qu’on essaye de nous faire croire. Ceux qui s’engagent comme simple soldat sont envoyés pour mourir dans des missions impérialistes. Ce sont des jeunes hommes et femmes issus de la classe ouvrière et des immigrants. De la chair à canon. Dans certains pays, des adultes n’ont aucun scrupule à envoyer des enfants à la guerre.

 

La culture de la haine

Donald Trump est un opportuniste utilisant le discours de la haine. Après une tuerie dans une école américaine, le président américain, incitait les enseignants à avoir une arme pour se défendre et défendre leur classe! Comment des armes à feu peuvent-elles maintenir la paix? Ce discours de haine et de violence cherche à étendre la peur et la tyrannie, afin de consolider un nouveau type de dictature.

Sous le prétexte de se protéger contre une agression extérieure, le rôle de l’armée, dans de nombreux pays, est maintenant de faire régner l’ordre et de gérer la population intérieure. Il n’est pas étonnant que l’armée soit utilisée dans plusieurs pays comme une arme politique, ce que les révolutions arabes ont malheureusement démontré. Le terrorisme de Daesh a été une bénédiction pour certains gouvernements, face à des ennemis intérieurs, de voter des lois qui enlève les droits des citoyens tels que le Patriot Act aux États-Unis.

 

Un émule de Trump

À la fin d’octobre dernier, le président brésilien élu, Jair Bolsonaro, se disait nostalgique de la dictature militaire qui a sévi de 1964 à 1985. Cette dictature a été moins sanglante que celle de ses voisins chilien et argentin, mais tout aussi violente. Bolsonaro a été élu avec 56% des votes! Mais n’oublions pas qu’il y a eu quelque quarante millions d'abstentions et de votes blancs.

Réputé pour ses propos outrageants, Bolsonaro avait déclaré quelques années auparavant en tant que député « qu’il faudrait fusiller tous les militants du Parti des travailleurs de Lula da Silva et de Dilma Rousseff ». En campagne électorale, il récidivait en disant « ces bons à rien de rouges seront bannis du pays. Ils auront le choix entre la prison ou l’exil. Ce sera un nettoyage comme on n’en a jamais vu dans toute l’histoire du Brésil ». Sa victoire est similaire à celle de Trump : maîtrise des réseaux sociaux, désinformation en ligne et « fake news ». La recette de Donald Trump en fait.

Où s’arrêtera la montée de la droite et de l’extrême-droite? Espérons que ce sera avant un nouveau conflit mondial.