Le pied à Papineau

2019/01/17 | Par Robin Philpot

Le Pied A Papineau CKVL: Santé Canada approuve le cancérogène glyphosate: Marie-Monique Robin

Selon Marie-Monique Robin, auteure de Le Roundup Face à ses juges (Écosociété 2018), Santé Canada va à contre-courant de l'histoire en approuvant jusqu'en 2032 l'utilisation du glyphosate, un produit cancérogène. Alors que des pays comme le Sri Lanka interdise carrément le glyphosate, le Canada devient le protecteur de Monsanto (acheté par Bayer en 2018) et son produit phare le Roundup, un herbicide à base de glyphosate. 

Marie-Monique ne s'étonne pas outre-mesure de la décision du Canada car son agence de réglementation se fie à 90% sur les études fournies par ... l'industrie, dont Monsanto elle-même. Elle rappelle les événements au Sri Lanka, qui ont amené ce pays à interdire le glyphosate. Elle note également que ce pays, anciennement le Ceylan, subit d'énormes pressions des producteurs de thé pour renverser la décision d'interdire le glyphosate.

Par ailleurs, en France, un tribunal administratif vient d'interdire l'utilisation et la vente du Roundup 360, ce qui constitue une victoire importante. Mais ce n'est qu'un début car des milliers de poursuites contre la multinationale sont dans l'attente d'une audition.

L'auteure du livre Le Roundup face à ses juges, qui a déclaré en 2018 que le Canada était au Moyen Âge en ce qui concerne la réglementation des herbicides, a rappelé les origines de ce produit chimique qui, au début, servait au détartrage et au nettoyage de chaudières car il s'agit d'un chélateur de métaux. Ces propriétés ont des impacts dévastateurs sur la santé des humains et des animaux.

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Trump en Syrie? Retrait ou réingénierie d'un empire en déclin. Entrevue avec Samir Saul

Samir Saul, professeur d'histoire à l'Université de Montréal, voit les agissements du président des États-Unis en Syrie (dont l'annonce du retrait des troupes) comme une crise interne des États-Unis sur la manière de rétablir la domination américaine au Moyen-Orient (et du monde) alors que cet empire connaît un déclin sans précédent.
Il passe en revue le rôle et les intérêts de chaque joueur au Moyen-Orient: les Kurdes, qui ne semblent pas avoir compris qu'ils ne sont que de la chair à canon pour Washington, la Turquie et ses ambitions (avec celles de Washington et de l'Otan), Israël, qui préfère les djihadistes de l'État islamique à une Syrie unie et en paix et qui veut provoquer une guerre avec l'Iran.

Samir Saul commente aussi le feuilleton interminable de ce qu'on qualifie de Russiagate où on tente de créer une psychose antirusse, alors qu'il n'y a pas la moindre preuve d'une intervention russe dans l'élection présidentielle aux États-Unis.

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