Fiasco de Muskrat Falls

2019/03/12 | Par Bloc Québécois

Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, et Marilène Gill, députée de Manicouagan et porte-parole du parti en matière de ressources naturelles, ont tenu un point de presse pour exiger que les contribuables québécois n’aient pas à payer pour le fiasco du barrage hydroélectrique Muskrat Falls, au Labrador.

« Ottawa a prêté 8 milliards d’argent des contribuables à Terre-Neuve, en sachant qu’elle n’arriverait pas à rembourser, pour un projet dont le seul objectif était de faire de la concurrence déloyale à Hydro-Québec. Le premier ministre Trudeau doit s’engager formellement à ce que les Québécoises et les Québécois n’aient pas à payer près de deux milliards de leurs poches pour contribuer à ce fiasco conçu pour nous nuire », a déclaré M. Blanchet.

Muskrat Falls est un barrage hydroélectrique au Labrador, conçu pour exporter de l’électricité vers les États-Unis via un câble sous-marin pour contourner le Québec. Lors de la signature de l’entente concrétisant le projet, en 2010, le premier ministre terre-neuvien Danny Williams déclarait que la province pourrait enfin « s’affranchir de l’emprise géographique » du Québec. L’ex-premier ministre Stephen Harper a offert à Terre-Neuve des prêts garantis, sans quoi la province n’aurait pu se permettre d’entamer la construction, ce que l’Assemblée nationale du Québec a dénoncé à l’unanimité en 2011.

Or, les dépassements de coûts à répétition ont marqué la construction de Muskrat Falls. En 2012, Ottawa a offert 6,3 milliards $ en prêts garantis en cas de non-solvabilité de Terre-Neuve, soulevant une nouvelle fois la colère de l’Assemblée nationale unanime. Aujourd’hui, le coût total du projet est passé à 12,7 milliards $ et la part prêtée par Ottawa a grimpé à 7,9 milliards $. Ces coûts pharaoniques contribuent à faire de la dette de Terre-Neuve un obstacle sérieux à sa capacité de payer pour le projet alors que la construction achève. 

« Tous les partis fédéralistes ont appuyé ce fiasco qui vise à faire payer le Québec pour lui créer de toutes pièces un rival sur le marché de l’énergie. Entendons-nous : jamais les Nord-Côtiers ne choisiraient d’investir dans un projet destiné à affaiblir le Québec. C’est aussi ça, le prix de confier la moitié de nos impôts aux bons soins de la nation voisine », a conclu Marilène Gill.